Par
AFP
Publié le
30 sept. 2005
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Contrepartie de son succès, Vuitton est une des marques les plus copiées

Par
AFP
Publié le
30 sept. 2005

PARIS, 30 sept 2005 (AFP) - Contrepartie du succès de sa griffe, le maroquinier français Louis Vuitton, qui va inaugurer dans quelques jours son plus grand magasin du monde sur les Champs Elysées, consacre plus de 15 millions d'euros par an à la lutte contre la contrefaçon de ses produits.


Façade de la boutique Louis Vuitton des Champs-Elysées
Photo : Damien Meyer

C'est le PDG de Louis Vuitton Malletier, Yves Carcelles, qui avait révélé l'année dernière le montant du budget dédié à ce phénomène, budget inchangé cette année, selon l'Union des Fabricants (Unifab).

Le Comité Colbert, qui regroupe les maisons de luxe françaises, considère que les grandes maisons consacrent de 1 à 4% de leur chiffre d'affaires annuel pour lutter contre la copie.

Chez Vuitton, plus de 100 personnes -- personnels internes spécialistes de la marque, investigateurs, avocats -- sont sur le pied de guerre pour traquer les contrefacteurs et les vecteurs de la contrefaçon, que sont les transports express ou encore les réseaux internet.

"C'est un effort absolument exceptionnel car nous sommes habituellement davantage dans un budget de l'ordre de un à deux millions", commente Marc-Antoine Jamet, président de l'Unifab.

"Ces moyens sont considérables car Vuitton utilise toute la panoplie possible, de la prévention, panoplie civile et judiciaire à visée pluricontinentale", ajoute-t-il.

Ce sont d'autant plus de moyens déployés que ces personnels ne sont pas là pour créer de nouveaux produits. "Ils sont uniquement présents pour défendre la marque", renchérit un porte-parole du Comité Colbert.

"La contrefaçon étant industrielle, mondiale, diversifiée et professionnelle, elle nécessite des professionnels pour lutter contre", poursuit le président de l'Unifab.

Vuitton n'est pas la seule marque à être touchée par le phénomène, Chanel, Cartier pour ne citer qu'elles, y sont confrontées tout autant.

Regroupées au sein de l'Unifab, elles ont lancé des programmes dits propriétaires en Chine et aux Etats-Unis qui consistent à toucher --faute d'atteindre les contrefacteurs eux-mêmes-- les propriétaires, les baux et fonds de commerce.

L'Unifab s'attaque également aux transporteurs express, tels que Fed Ex, Chronopost, UPS, soupçonnés de fermer les yeux sur le phénomène alors que leurs clients contrefacteurs utilisent les mêmes entrepôts, les mêmes circuits.

Même chose pour le système de cartes bancaires.

"Toutes ces personnes savent très bien quels sont les bénéficiaires des paiements", relève M. Jamet, qui souligne que des sites tels que Google participent aussi du mouvement via les mises aux enchères.

Les créateurs sont ainsi condamnés au renouvellement et à la sophistication de leurs produits.

"Quand Vuitton a lancé le L et V, c'était déjà pour lutter contre la contrefaçon", explique le porte-parole du Comité Colbert.

"Plus il y a des séries courtes, plus elles sont perfectionnées et moins les contrefacteurs cherchent à le contrefaire", résume M. Jamet.

Mais dit-il, il y a aussi une contrefaçon qui cherche la quasi perfection du produit. Le produit est alors revendu au même prix que le véritable. "C'est du vol pur et simple qui alimente des marchés où la marchandise arrive à un certain rythme et à un certain nombre".

En d'autres termes, les contrefacteurs utilisent les failles de Louis Vuitton: forte de son succès, la marque n'est pas toujours en mesure de produire en nombre suffisant et sa clientèle doit patienter.

Par Delphine TOUITOU

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.