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L'âme de Fendi "n'a pas changé" selon Silvia Fendi, petite-fille de la dynastie

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19 mai 2005

Silvia Venturini Fendi avait quatre ans à l'arrivée de Karl Lagerfeld chez Fendi en 1965. Quarante ans plus tard, la griffe est contrôlée par le groupe de luxe français LVMH mais celle qui dirige le style de la maroquinerie, ADN de la maison avec la fourrure, estime que "l'âme des choses n'a pas changé".


Silvia Venturini Fendi le 18 mai à Rome
Photo : Filippo Monteforte

Silvia Venturini Fendi incarne la troisième génération d'une saga familiale débutée en 1925 avec l'ouverture à Rome par ses grands-parents Edoardo et Adele Fendi d'une boutique de maroquinerie et de fourrure.

La deuxième génération, la mère de Silvia, Anna, et ses quatre soeurs Paola, Franca, Carla et Alda, a développé une affaire réputée pour la qualité et l'innovation technique de ses produits. Ce sont elles qui ont engagé le jeune Karl Lagerfeld, alors étoile montante, pour développer le prêt-à-porter féminin.

LVMH est entré dans le capital en 1999 et est devenu majoritaire en 2002.

Silvia Venturini Fendi n'a pas de regrets et sait qu'il va falloir encore retrousser les manches. Bernard Arnault, PDG de LVMH, venu inaugurer mercredi le Palais Fendi, nouveau siège social de la griffe, a affirmé qu'il entendait à terme faire de cette marque "l'une des premières d'Italie si ce n'est la première".

"C'est pour cela qu'on a vendu l'affaire, pour qu'elle devienne no 1", rétorque Silvia Fendi.

Pas de nostalgie non plus à l'égard du passé même si les 80 ans de la marque sont "émouvants". "Quand j'étais petite, je passais plus de temps sur le lieu de travail de la famille qu'à la maison. Notre histoire c'est un mélange de travail et d'amour", explique-t-elle en français.

"Aujourd'hui, tout a changé mais l'âme de Fendi est restée intacte. J'aime voir dans chaque produit que c'est un être humain intelligent qui a travaillé dessus", ajoute-t-elle. "Ma grand-mère répétait sans arrêt +la qualité, la qualité+".

Passionnée par l'artisanat - elle entend oeuvrer pour la sauvegarde des métiers-, Silvia Venturini Fendi ne craint pas la concurrence internationale et notamment d'Inde ou de Chine.

Si le geste peut s'apprendre, "cela ne suffit pas". "L'artisanat doit être imprégné de la culture européenne. C'est la mode occidentale, avec sa fantaisie et son courage d'oser, qui intéresse le monde entier. On ne retrouve pas cela ailleurs", dit Silvia.

Silvia Fendi a largement contribué à la notoriété de la griffe en créant en 1997 un sac qui allait devenir un classique: le sac Baguette "qui se porte sous le bras comme le pain!". "A l''époque Prada réussissait avec son sac nylon et on me demandait de faire la même chose. J'ai dit non car ce n'était pas dans notre culture. Suivre le marché est une faiblesse", explique-t-elle.

Silvia travaille en étroite collaboration avec Karl Lagerfeld, avec lequel elle est très proche. "Avec Karl, c'est difficile à expliquer. Un regard suffit pour se comprendre. On se connaît très, très bien même s'il reste toujours quelque chose à découvrir, un petit mystère", dit-elle.

"Quand j'étais petite je préférais venir le voir travailler plutôt que d'aller avec mes copines" fascinée par un personnage "qui parlait de tout et pouvait même intéresser les enfants".

Elle a posé à 4 ans pour sa première collection en 1965, photo que l'on peut voir dans une exposition "expériences et artisanat" organisée en face du Palais Fendi jusqu'au 6 juin.

Aujourd'hui, elle reste fan du couturier dont la principale qualité est selon elle "l'humour" et le principal défaut de "pouvoir parfois être méchant".

Pour elle en tout cas pas de doute: il "incarne mieux Fendi que Chanel", où le couturier est arrivé en 1983.

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