L'habillement : un secteur jugé attractif, mais mal connu des 15-25 ans

Auteur :

Matthieu Guinebault

Publié le
28 juin 2018

Le commerce est le second univers professionnel le plus envisagé par les 15-25 ans, devant le médico-social. Et si le secteur de l’habillement en particulier s’avère attractif, il souffre d’une méconnaissance de ses différents métiers, selon une étude de l’Alliance du Commerce, qui lance une grande campagne de valorisation des métiers du secteur de la mode.

De cette enquête, menée par Majors Consultants auprès d’une échantillon représentatif de 403 jeunes, il ressort que 6 % et 17 % se verraient respectivement « tout à fait » et « plutôt » travailler dans le commerce d’habillement, contre 18 % ne s’y voyant « plutôt pas » et 59 % ne s’y voyant pas du tout. En revanche, chez les jeunes souhaitant s’orienter vers les métiers du commerce, l’attractivité de l’habillement est portée à 43 % et à 31 % pour les seuls 18-20 ans.

En termes de métiers au sein de la branche habillement du commerce, 52 % des jeunes interrogés sont intéressés par les métiers support, 51 % par les métiers du siège et 42 % par les métiers du digital et du Web. La vente arrive en quatrième position avec 38 % pour les métiers en magasin, devant la logistique (32 %) et les autres métiers dont les services sécurité, SAV et maintenance (30 %).

En revanche, en se concentrant sur les jeunes se disant prêts à travailler dans la branche habillement, l’attrait des métiers supports est porté à 70 %. A égalité, cette fois, avec les métiers en magasin. « Ceux qui jugent le secteur peu attractif ont souvent une image de ses métiers limitée à la vente en magasin, explique le rapport, qui évoque la vision du métier relayée par la presse. L’attractivité du métier de vendeur passe donc par la valorisation de l’ensemble du secteur et par la promotion des perspectives d’évolutions qu’il offre. »

Dans le détail, les femmes sont davantage attirées par les métiers de support (55 %) et du siège (56 %). De leur côté, les hommes sont davantage attirés par le digital (48 %) et les métiers autres (38 %). Quant aux jeunes s’orientant vers l’univers du commerce, il ressort que 75 % d’entre eux envisagent de s’orienter vers les métiers du siège et 62 % vers les métiers en magasin.

Les grands magasins privilégiés

Il apparaît que les grands magasins bénéficient d’une image meilleure que la filière dans son ensemble. Ainsi, 27 % du panel s’y voient « plutôt » ou « tout à fait » travailler. Cet écart avec le reste du secteur est expliqué par 51 % des répondants par le prestige des marques et du lieu, là où 12 % jugent au contraire l’ambiance « trop haut de gamme » et les espaces de travail « trop grands ». Côté attrait, 26 % citent les avantages liés aux grandes entreprises, tels que les possibilités d’évolution, la mobilité, les salaires et réductions. Ils sont en outre 26 % à citer le fait d’avoir une spécialité par marque, ainsi que la diversité des produits vendus.

L’étude souligne que 64 % des jeunes estiment savoir où trouver des informations sur leurs futures orientations et 75 % privilégient désormais Internet en la matière. Passé le cap des 21-23 ans, les sites de recrutement deviennent plus consultés que les sites institutionnels. Ce qui n’empêche pas Majors Consultants de constater un déficit d’information à l’égard du commerce d’habillement et surtout de la diversité de ses métiers.

« Nos entreprises offrent des opportunités très diverses aux jeunes, avec de vraies perspectives d’évolution et de carrière, pour Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance. Il nous faut mieux les informer sur la diversité de nos métiers et sur les potentialités offertes par les métiers même moins valorisés et pourtant prometteurs, tels que ceux de la vente en magasin. La campagne de promotion des métiers que nous lançons aujourd’hui devrait nous y aider ! »