Les femmes oiseaux d’Iris van Herpen

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
22 janv. 2018

La Terre vue du ciel à travers le regard d’un oiseau en vol… C’est ce thème poétique et fascinant qu’a choisi Iris van Herpen pour développer sa collection printemps-été 2018, présentée lundi à Paris, à la Galerie de Minéralogie et de Géologie, au Jardin des Plantes. Et confectionner une garde-robe tout en délicatesse.

Pour prendre de la hauteur, la créatrice néerlandaise, adepte de l'impression en 3D et de matières nouvelles, a juché ses mannequins, tels des oiseaux sur leur perchoir, sur un piédestal fixé à la chaussure. Surélevés ainsi du sol, leur démarche ondule comme en apesanteur.

Des micro-motifs géométriques imprimés en 3D sur du tulle transparent dessinent des robes mosaïques. Cet effet fragmenté est repris dans des robes ajourées perforées au laser. Les fins dessins sombres appliqués sur des combinaisons impalpables couleur chair s’apparentent à des tatouages maoris ou à des dessins africains.

Iris van Herpen joue avec la lumière. Les dessins de ses robes translucides s’animent comme des ombres chinoises à la lueur des projecteurs. Des modèles en soie moirée renvoient des reflets iridescents. Les couleurs d’un feuillage tridimensionnel changent selon les éclairages dans des tonalités mordorées ou bleutées.

Tout semble flotter, les vêtements glissant sur les corps de ces femmes oiseaux. Les manches coniques de certains ensembles kimono retombent le long des flancs comme des ailes. De fines lamelles s’ébouriffent, telles des plumes, créant des volumes en mouvement au bas d’une robe.

« J'ai zoomé pour regarder la peau de la Terre, essayant de trouver les forces cachées derrière les formes. En regardant de cette perspective, je me suis sentie inspirée par les dessins du chaos et de l'ordre, de la nature et de la civilisation se fondant dans des hybridations infinies », commente dans un texte la créatrice.