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Seuil de revente à perte : une très lourde facture pour le consommateur

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5 févr. 2018

(AFP) - L'augmentation du seuil de revente à perte (SRP), décidée par le gouvernement dans le cadre de son projet de loi sur l'alimentation présenté la semaine dernière, coûtera jusqu'à 5 milliards d'euros aux consommateurs, estime lundi UFC-Que Choisir.


Ce projet de loi, qui vise notamment à rémunérer les producteurs agricoles, prévoit un « encadrement » des promotions et le relèvement du SRP de 10 %, c'est-à-dire que les produits devront être vendus par les magasins au moins 10 % au-dessus de leur prix d'achat.

Pour chiffrer les conséquences, UFC-Que Choisir se base sur une « étude d'impact » faite par l'Assemblée nationale : demandée par le gouvernement et longue de 117 pages, elle a été publiée seulement le 30 janvier, la veille de la présentation du projet de loi en conseil des ministres.

L'étude d'impact « ne fait pas apparaître directement le chiffre de 5 milliards : elle exprime cette réalité en pourcentages », explique le président d'UFC-Que Choisir, Alain Bazot, dans un billet publié sur le site de l'association de consommateurs.

« On comprend ce biais de communication: entre 0,7 % et 2 % d'inflation sur les produits alimentaires, cela parle moins que sa traduction en euros sonnants et trébuchants, à savoir entre 1,74 et 4,98 milliards d'euros de surcoûts pour les consommateurs (soit jusqu'à 177 euros par ménage) - et de sur-marge pour les grands groupes, distributeurs en tête », précise Alain Bazot. Un budget qui entrera forcément en concurrence avec d'autres types d'achats pour les consommateurs.

Pour l'association de consommateurs, « si l'impact inflationniste est officialisé, les promoteurs de la mesure, dont la FNSEA, ne sont toujours pas à même de nous expliquer par quel procédé miracle ces sur-marges de la grande  distribution "percoleront" - c'est leur terme - vers les agriculteurs français ».

Quand bien même « les distributeurs achèteraient plus chers les produits alimentaires à leurs fournisseurs industriels, encore faudrait-il que ceux-ci, à nouveau, augmentent d'eux-mêmes leur prix d'achat aux agriculteurs », ajoute l'UFC-Que Choisir. 

Enfin, Alain Bazot rappelle que lors de la dernière période de relèvement du SRP en France (Loi Galland), « l'inflation des produits alimentaires avait été 8 points plus élevée en France que dans les autres pays d'Europe de l'Ouest, tandis que les marges de la grande distribution avaient, elles, augmenté de près de 54 % ».

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