LONDRES, 19 sept 2007 (AFP) - Le musée Victoria and Albert (V&A) de Londres consacre à partir de samedi 22 septembre une exposition sur "l'Age d'or" de la Haute couture, véritable révolution dans le monde de la mode opérée au lendemain de la Seconde guerre mondiale sous l'impulsion du styliste français Christian Dior.

Des mannequins prennent la pose pour une collection Christian Dior Photo : Loomis Dean/Getty Images

En créant sa maison le 12 février 1947, Dior était loin d'imaginer les répercussions mondiales de ce qu'il a baptisé le "New look", célébration de la fin de la guerre et naissance d'une nouvelle ère avec l'essor des maisons de couture.

Le V&A se concentre sur une décennie --celle où Christian Dior était aux commandes de sa maison avant son décès en 1957-- et deux pays, la France et la Grande-Bretagne. L'exposition coïncide avec la Semaine de la mode à Londres, qui s'achève jeudi.

"La haute couture était importante à la fois pour le prestige et l'économie": Paris incarnait le glamour et l'élégance avec Balenciaga, Balmain, Givenchy et Fath, tandis que Londres était réputée pour les habits officiels et l'expertise des tailleurs utilisés par des stylistes comme Hardy Amies, Ronald Paterson et Digby Morton.

Mais les modèles du "New look" --où les hanches étaient élargies pour augmenter la finesse de la taille-- nécessitaient beaucoup de tissus, une hérésie en Grande-Bretagne, toujours sous restriction à la fin des années 1940. Du coup, les créateurs britanniques utilisaient du coton là où les Français employaient soie, satin et dentelles.

Christian Dior collection automne-hiver 1945/46 robe Zemire

Le "New look" se caractérise également par des couleurs très vives, contrastant avec les teintes sombres de la guerre.

Si la couture était réservée à de riches clientes avant le conflit, "après la guerre, les maisons de couture ont dû vendre leurs patrons à des magasins de prêt-à-porter" pour survivre et, surtout, croître, a expliqué Claire Wilcox, curatrice de l'exposition.

En 1948, Dior a généré à lui seul 5 % des revenus à l'exportation de la France. Il réalisait plus de 200 modèles à chaque collection été et hiver.