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5e Fima : Mode urbaine ou tenues plus compliquées, "l'Afrique est à la mode"

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4 déc. 2005

NIAMEY, 4 déc 2005 (AFP) - Les jeans du styliste sénégalais Cheikha se mettent sans complexe de Dakar à Lima, en revanche, il faudrait un miracle pour arriver à s'asseoir lorsqu'on porte certaines robes de son collègue ougandais Xenson, mais peu importe: avec eux, "l'Afrique est à la mode".


Le styliste sénégalais Cheikha au milieu des ses modèles le 2 décembre 2005 à Niamey - Photo : Seyllou

Cheikha, de son vrai nom Cheikh Bamba Loum, et Xenson, surnom de Samson Ssenkeba, ont été sélectionnés avec huit autres jeunes stylistes africains, tous venus à Niamey dans le cadre d'un concours, "L'Afrique est à la mode", organisé par le Festival international de la mode africaine (Fima) et l'Association française d'action artistique (Afaa).

Les dix créateurs ont été choisis parmi 85 postulants à cette compétition réservée aux "jeunes stylistes africains vivant sur le continent et désireux de développer leur carrière de manière professionnelle", selon les organisateurs.

Cette semaine, ils ont montré deux fois leurs créations, allant de la tenue branchée pour citoyen du monde à la sculpture vestimentaire que même les mannequins semblent revêtir en craignant de se blesser.

Cheikha coupe des pantalons, jaquettes, casquettes et sacs de baroudeurs frappés de l'image de Che Guevara ou du logo de sa marque, "Sigil" ("Relève la tête", en wolof, une des langues du Sénégal). Sa matière principale est le jean, qu'il trouve universel, mélangé avec d'autres tissus ou broderies.

"J'essaie de développer une marque de prêt-à-porter +Made in Africa+, d'offrir aussi à la jeunesse africaine une nouvelle mode urbaine, montrer que l'Afrique est capable d'offrir un produit que tout le monde peut porter", a expliqué le Sénégalais au public du Centre culturel franco-nigérien (CCFN).

L'Ethiopien Mohammed Osman, sous la griffe Ras Africa Design, confectionne également des vêtements de ville et de soirée en coton et cuir, qui se portent sous toutes les latitudes: robes asymétriques, ensemble gilet/jupe évasée.

La Burkinabè Martine Somé, qui travaille essentiellement le coton, est à cheval entre coupes occidentales sans fioritures et tenues traditionnelles mais Xenson, lui, a choisi une autre voie.

L'Ougandais taille notamment ses robes dans un tissu traditionnel réalisé à la main, le "Barckloth", selon le catalogue du Fima. Il y ajoute de longues tiges ou les enroule dans une natte transformant celles qui les portent en funambules ou prisonnières de tipis.

"L'Afrique est la source d'inspiration de la mode. Beaucoup de créateurs occidentaux s'inspirent de l'Afrique. (...) Je développe une marque qui essaie de ramener l'art et l'Afrique dans la mode", a de son côté indiqué Xenson.

Le Camerounais Guy-François Angana, dit Anggy Haïf, cultive, lui, l'extravagance, tant dans son look que dans ses créations. Ses cheveux, aux trois-quarts teints en blond, se dressent sur sa tête en crinière de lion tandis que son boitillement fait cliquer les cauris ou morceaux de calebasse parsemant sa tenue. Ses modèles utilisent raphia, lianes, écorces d'arbres et cauris.

"Je fais un travail de recherche sur les matériaux naturels (...). Ma dernière collection a été faite à base de +boum+, qui est une écorce d'arbre qu'on trouve dans le sud du Cameroun", a affirmé Anggy Haïf, qui a remporté le grand prix du concours (5.000 euros, trois mois de stage chez un grand couturier).

Le Rwandais Bill Ruterana, plasticien de formation, s'est également lancé dans un travail de recherche parce que, a-t-il dit, il lui "fallait absolument des toiles mobiles". Résultat: des créations ressemblant à des tableaux, faites d'entrelacs de fibres, d'objets de récupération et de tissus violet, vert fluo ou rouge sang.

Par Coumba SYLLA

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