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5e Fima : goûts et couleurs de créateurs sur les dunes du Niger

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2 déc. 2005

KAREY GOROU (Niger), 2 déc (AFP) - Il y avait les boubous sages de Collé Sow Ardo, les djellabas transparentes de Karim Tassi, les profonds décolletés d'Aymeric François, jeudi soir, dans les dunes de Karey Gorou (16 km de Niamey) pour le 5e Festival international de la mode africaine (Fima).


Creation de la styliste française Catherine Bizoux le 1er décembre 2005 à Niamey - Photo : Seyllou

Les modèles du président-fondateur du Fima, Alphadi, et de quelques autres couturiers ouvrent le défilé sous les projecteurs et devant un parterre d'invités de marque, dont la Première dame du Niger, Laraba Tandja.

"Vous avez apprécié ? Ce n'est qu'un début, il y a encore dix-sept créateurs à venir", lance au public la présentatrice de la soirée, Elisabeth Tchoungui, qui porte la création d'un artiste: bustier décolleté et lacé dans le dos sur une longue jupe évasée.

Collé Sow Ardo est venue du Sénégal avec des boubous couleur terre, des tuniques superposées et des ensembles amples mêlant noir et blanc en pagne tissé.

Karim Tassi le Marocain montre des djellabas masculines transparentes. Métissant Afrique, Occident et Orient, il allie des jeans à la laine à côté d'une tenue touareg.

Le Français Aymeric François présente des robes échancrées devant, dans le dos, vaporeuses ou moulantes.

La Malienne Dou Couture est également là, avec des modèles confectionnés dans des tissus traditionnels de son pays: ensemble short ultra-court en bogolan (cotonnade), robe en basin teint, chemise en indigo, petit chaperon version rose batik...

Le public, venu nombreux, se perd dans une forêt de chapeaux à large bord surmontant des patchworks et des tissus en damier de L'Impasse de la Défense (France). Il fait un tour à la plage avec des deux-pièces aux couleurs d'été et portant ombrelle ou coquillages en accessoires signés Catherine Bijoux (France également), avant d'aller en ville avec les tenues de l'ivoirienne Pathé'O, Burkinabè d'adoption, chez qui s'habillent l'ex-président sud-africain Nelson Mandela ainsi que le cinéaste et ministre malien de la Culture, Cheick Oumar Sissoko, entre autres célébrités.

Le Malien d'adoption sénégalaise Xuly Bët (le "X" se prononce comme "j" espagnol: "jouli", et "bët" se prononce "beut") les trouble avec des tenues sexy, "ethniques", urbaines et aux couleurs ne passant pas inaperçues, tout comme celles de l'Américain Jeddah Kahn, 23 ans.

Les spectateurs ont en fait eu droit à un foisonnement de modèles : des bustiers, robes et jupes longues, moulantes, évasées, asymétriques, à traîne, avec fente(s), à lanières, courtes. Des combinaisons audacieuses de robes et de shorts minimalistes, de jupes et de pagnes, des tailleurs versions jupe et pantalon, des tuniques, des écharpes.

Le défilé a été aussi un spectacle éblouissant de couleurs, du blanc virginal au vert anis en passant par le noir classique et le rose fuchsia, coupés dans des tissus lourds, damassés, en cuir, wax, vaporeux ou aériens.

Le Fima, ouvert mardi, doit s'achever ce vendredi avec un défilé de jeunes stylistes originaires de dix pays du continent.

Par Coumba SYLLA

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