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1 oct. 2021
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A Paris, les variations aquatiques de Nina Ricci, Christian Wijnants et Issey Miyake

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1 oct. 2021

Se dissoudre dans l’eau, se laisser emporter au gré des flots, respirer l’air vivifiant de l’océan. Glisser et onduler dans des tenues fluctuantes. Cette forte thématique aquatique se répète au fil des collections présentées à Paris. Elle a notamment marqué le cinquième jour des défilés, vendredi. De Issey Miyake, qui nous plonge au fond d’une piscine, à Nina Ricci avec ses sirènes modernes, jusqu’à Christian Wijnants qui s’inspire des rives méditerranéennes.


Les vêtements ondulent au fond de la piscine chez le label japonais - Issey Miyake


Issey Miyake a présenté sa nouvelle collection en showroom, tout en participant au calendrier digital des défilés avec un beau film tourné dans une piscine virtuelle très architecturale. Le premier mannequin en bonnet de bain, justaucorps et jupe fluctuante se laisse tomber d’un trampoline, tandis que les autres modèles descendent d’une échelle en s’immergeant virtuellement dans le bassin, plongeant toujours plus dans les profondeurs.

Silence, apaisement, fluidité de l’eau et mystère des fonds marins. Le styliste Satochi Kondo, en charge des collections féminines, exprime ces différents sentiments à travers la fluidité, la légèreté et la brillance des tissus. Les ensembles aux amples pantalons et les longues robes ondulantes donnent l’impression de flotter autour du corps, parfois comme si l’étoffe impalpable avait été simplement posée sur le corps et ajusté par quelques drapés. Certaines tenues sont traversées par des tâches et stries de peinture appliquées à la main comme diluées dans l’eau.

On retrouve la grande technicité de la marque japonaise à travers une série de pièces (robes, jupes) modulables aux contours mouvants, composées à partir d’empiècements ronds plissés, cousus les uns aux autres. Ils peuvent s’empiler de manière compacte une fois le vêtement retiré et se déplier avec autant de facilité lors qu’on souhait l’enfiler. Les disques de tissus, de différentes couleurs, s’ouvrent en hublot en leur centre et s’agencent entre eux en une architecture mouvementée et multicolore.


Les sirènes sportives et modernes de la griffe parisienne - Nina Ricci


Le mystère des fonds marins a captivé aussi Lisi Herrebrugh et Rushemy Botter cette saison. Aussi bien pour concocter la collection de leur marque Botter, que pour celle de Nina Ricci, qu’ils ont présentée à travers un film rythmé par des images numériques futuristes, où les "sirènes de demain", qui donnent leur nom à la collection, sont tour à tour plongées en eau profonde ou avalées par de gigantesques ondes grâce à la technologie digitale.

L’inventivité et les trouvailles du duo créatif néerlandais continuent d’ancrer la griffe parisienne dans le contexte contemporain avec une mode innovante et fraîche. Cette nouvelle collection pour l'été prochain fourmille, une fois de plus, de pièces originales et désirables, tels ces sacs à main en caoutchouc en forme de palme, ces chaussures en forme de chaussons de plongée, ces tops-cagoule moulants en lycra aux allures de combinaison pour plongeurs ou encore ces costumes taillées dans du tissu éponge.

Toujours dans le registre nautique, les designers emprisonnent leurs sirènes dans des tuniques-filets noirs, qui s’enfilent sur les vêtements: haut, corps et jambes (sous forme de pantalons). A noter, aussi, les coupes recherchées des tailleurs avec vestes et jupes s’ouvrant en larges béances, telles des hublots, pour laisser entrevoir des brassières-bandeaux, tops et jupes moulantes aux couleurs pop (turquoise, orange, vert lime).

Plongée dans la nature pour le designer belge - Christian Wijnants

 
Christian Wijnants dévoile sa collection pour le printemps-été en bord de mer au son des cigales et des flux et reflux des vagues. Avec leurs boucles d’oreilles en forme de corail, vêtues de robes d’été à fine bretelles, de tuniques caftans en léger coton, ou encore de robe chemises peintes, les mannequins sont immergées dans une nature sauvage.

Elles scrutent l’horizon, se penchent vers un cactus pour mieux l’observer ou vers le sol couleur terre de Sienne pour jouer avec un caillou, esquissent quelques mouvements de danse. Une robe en satin se dénude dans le dos pour se laisser caresser par le soleil. Le vent s’engouffre dans les tuniques aux imprimés fleuris camouflage, superposées l’une sur l’autre.

Un pan de lin croisé autour du cou fait office de robe improvisée. Bien pratique pour grimper aux arbres ! Les tenues monochromes dans une palette rafraichissante caractérisent, comme toujours, les créations du designer belge avec des ensembles jaune poussin, vert mente à l’eau, orange.

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