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Amazon augmente le salaire minimum de ses employés américains

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3 oct. 2018

Le géant américain du commerce en ligne Amazon, sous pression des critiques et d'un marché du travail concurrentiel dans une période de plein emploi, a annoncé mardi une hausse du salaire minimum pour ses employés aux États-Unis, une mesure saluée par le gouvernement et les syndicats.


Amazon augmente le salaire minimum de ses employés américains - Archiv


L'augmentation, à 15 dollars de l'heure, à partir du 1er novembre, « concernera plus de 250 000 salariés, ainsi que 100 000 employés saisonniers qui seront embauchés à travers le pays pendant les vacances », indique l'entreprise dans un communiqué. La mesure s'appliquera également aux salariés de la chaîne de supermarchés bio Whole Foods, rachetée l'année dernière.

La décision a reçu un accueil critique des marchés, l'action terminant en baisse de 1,7 % à Wall Street.

Lancée il y a un peu plus de 20 ans, l'entreprise est devenue un mastodonte du commerce, avec une capitalisation boursière qui a récemment dépassé les 1.000 milliards de dollars. Mais elle est souvent critiquée pour ses mauvaises conditions de travail et son manque de sécurité de l'emploi.

« Nous avons écouté les critiques (...), nous sommes heureux de ce changement et nous encourageons nos concurrents et les autres grands pourvoyeurs d'emplois à nous rejoindre », a déclaré le PDG d'Amazon, Jeff Bezos, dans ce même communiqué.

L'entreprise souligne que les salariés conserveront leurs avantages sociaux actuels (stages de formation continue, couverture santé complète, congé parental de 20 semaines).

Les salaires chez Amazon varient selon les Etats, et la hausse représentera concrètement entre 3 et 5 dollars. Amazon s'engage également pour une augmentation du salaire minimum aux États-Unis, actuellement de 7,25 dollars de l'heure au niveau fédéral.

Cette hausse « aurait un impact profond sur les vies de dizaines de millions de gens et de familles à travers ce pays », explique Jay Carney, vice-président en charge des affaires commerciales.

« Décision d'homme d'affaires »

Cette annonce arrive dans un contexte économique euphorique pour les États-Unis, avec une croissance retrouvée et un chômage sous les 4 %. Mais avec ce plus bas historique, Amazon a plus de mal à attirer des candidats alors que la saison des fêtes se profile : de Halloween à Noël, en passant par la fête de Thanksgiving et le crucial « Black Friday », journée de soldes et de ventes record.

Et les salaires n'ont que peu augmenté si on prend en compte l'inflation, malgré le programme de baisses d'impôts annoncé par le président Donald Trump en décembre 2017.

Larry Kudlow, le conseiller économique de la Maison Blanche, s'est félicité de l'annonce de Jeff Bezos, l'homme le plus riche du monde, avec une fortune de plus de 164 milliards de dollars, selon une estimation en temps réel du magazine Forbes. « C'est une décision d'homme d'affaire et c'est un très bon homme d'affaires », a commenté Larry Kudlow. « Il est intelligent, les hausses de salaires, c'est génial. »

Le sénateur démocrate du Vermont Bernie Sanders a aussi salué la mesure, « extrêmement importante pour les centaines de milliers d'employés d'Amazon », appelant "d'autres entreprises rentables comme Walmart, comme (dans) la restauration rapide, le commerce de proximité », à en faire de même.

La coordination syndicale National Employment Law Project (NELP) a salué la décision, qui montre selon elle « à quel point le salaire minimum fédéral est dépassé et inadapté ». « A 7,25 dollars, (ce salaire) est un salaire de pauvreté », a dit la directrice du NELP, Christine Owens.

D'autres enseignes avaient déjà annoncé qu'elles augmenteraient leur salaire minimum à 15 dollars de l'heure, comme la chaîne de grande distribution Target, d'ici 2020, ou la compagnie Walt Disney pour ses employés de Disneyland en Californie l'an prochain, et pour ceux de Disney World en Floride d'ici 2021.

Amazon, basé à Seattle (nord-ouest), cherche également à construire un deuxième siège social, le « HQ2 ». Le choix entre 20 villes nord-américaines finalistes doit se faire à la fin de l'année. La firme promet la création de 50 000 emplois et un investissement de 5 milliards de dollars dans la ville retenue.

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