André: une recherche de repreneurs est lancée

Auteur :

Marion Deslandes

Publié le
3 mars 2023

Placée en redressement judiciaire le 2 février dernier, l'enseigne française de chaussures André est aujourd'hui en quête de soutiens. Les administrateurs en charge du dossier ont publié un appel d'offres afin d'identifier des investisseurs, pour un appui financier, ou des repreneurs en vue d'une cession.

Regroupant en France 62 magasins (dont 11 affiliés) et 20 corners en grand magasin, la chaîne de souliers avait été acquise en 2020 par François Feijoo, avec l'objectif de la relancer suite à un premier redressement judiciaire prononcé il y a trois ans (alors que le chausseur appartenait à Spartoo). Aujourd'hui, le dirigeant affirme être "en train d’organiser son plan de redressement pour sortir le plus rapidement possible de la procédure".

La recherche de repreneurs est une option que les organes de la procédure déclenchent très souvent dans ce type de dossier. Les éventuels investisseurs ou acquéreurs intéressés ont jusqu'au 22 mars 2023 pour déposer leur offre.  

La société 1monde9, créée par François Feijoo pour raviver la marque, fait travailler 280 salariés et a généré en 18 mois (de juillet 2020 à décembre 2021) un chiffre d'affaires de 35,5 millions d'euros, assorti d'une perte nette de 4 millions d'euros. "L'atterrissage" prévu pour 2022 est de 22 millions d'euros de ventes, avec une perte de 7,2 millions, précise l'appel d'offres diffusé.

Début février, la direction d'André précisait avoir "été confrontée à un contexte très perturbé avec une activité économique marquée par plusieurs chocs exogènes". Énumérant ainsi "une crise sanitaire qui a perduré et qui s’est traduite par des fermetures administratives à répétition entre 2020 et 2021, une crise géopolitique au début de l’année 2022 qui a entrainé une hausse des matières premières, une hausse des coûts de l’énergie ainsi qu’une hausse des frais de transports et une crise économique qui s’est traduite par une inflation record, une baisse du pouvoir d’achat des consommateurs ainsi que des mouvements sociaux à répétition et une pénurie d’essence.".

Née en 1896 dans l'Est de la France et ayant donné son nom au groupe homonyme (devenu Vivarte en 2001), la chaîne milieu de gamme a compté jusqu'à 500 boutiques à son apogée dans les années 80.

Le redressement judiciaire d'André s'ajoute à plusieurs autres déconvenues dans le secteur de la mode accessible, avec la disparation de l'enseigne de chaussures San Marina, et les défaillances de Kookaï, Gap France, Symbiose ou Go Sport.