Attentats : les pouvoirs publics s'engagent auprès des professionnels pour enrayer la chute des chiffres d'affaires

Suite aux attentats du vendredi 13 novembre, il y a bien sûr eu la stupeur et la compassion. Il y a aussi une dimension économique que le gouvernement entend bien prendre en compte. Ainsi, Bercy a activé une cellule de crise en début de semaine, pudiquement appelée cellule de responsabilité économique, pour assurer le lien avec les professionnels.

Ainsi, cette cellule de crise a adressé aux différentes fédérations professionnelles un questionnaire afin d’évaluer par exemple les dommages causés. Un questionnaire que, par exemple, la Fédération nationale de l’habillement a transmis à ses adhérents.

Les deux premières questions sont communes à toutes les fédérations interrogées. La première porte sur une estimation de la baisse de fréquentation des boutiques depuis le 14 novembre. Et la deuxième sur la baisse de chiffre d'affaires prévisible. Une troisième question, dans le cas de la FNH, porte sur les mesures de sécurité attendues par les commerçants dans leur ville pour garantir la sécurité de leurs clients.

Sur Paris même, de premiers chiffres sortent. A l’occasion d’une visite ce jeudi matin de la secrétaire d’Etat au Commerce, Martine Pinville, dans les grands magasins du boulevard Haussmann, en compagnie du préfet de police Michel Cadot, les Galeries Lafayette ont annoncé une baisse de 50 % de la fréquentation du magasin du boulevard Haussmann depuis vendredi dernier. Le Printemps, lui, par la voix du directeur général du magasin, Pierre Pellarey, a cité une chute de 30 %.

« Nous avons à dire à chacun de nos concitoyens qu'ils peuvent se déplacer, aller travailler, ils peuvent consommer, et vivre normalement. C'est le message que nous souhaitons délivrer : la vie continue », a déclaré la secrétaire d'Etat à la Consommation, Martine Pinville, en visitant ces deux magasins.

Le cortège officiel s'est fait expliquer les mesures de contrôle à l'entrée des grands magasins, principalement l'ouverture des sacs. « On ne peut pas mettre des portiques à tout endroit et je pense que ce sont des mesures de sécurité et de vigilance adaptées à chacun des sites qui sont nécessaires », a commenté le préfet de police, encourageant les Parisiens « à reprendre en fonction de leurs besoins et des exigences du moment, progressivement, une vie normale ». 

« Nous allons renforcer le dispositif (de sécurité) à partir de vendredi et samedi puisque nous attendons l'arrivée de 1.500 militaires que le président de la République a affectés sur la région parisienne. Nous allons les dédier à des missions de sécurisation dynamique par des patrouilles », a indiqué le préfet. 

Le dispositif de sécurité à l'approche des fêtes autour des grands magasins, habituellement durci, sera encore accru, a ajouté le préfet de police. 

Jean-Paul Leroy (avec AFP)