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18 nov. 2022
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Au Cap-Vert, les déchets marins se muent en sacs et bracelets

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AFP-Relaxnews
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18 nov. 2022

Des centaines de tonnes de déchets viennent chaque année polluer les plages de l'archipel du Cap-Vert, du fait des courants marins de l'Atlantique et des Canaries. Une problématique de taille que deux entrepreneuses ont décidé de prendre à bras-le-corps avec la marque Simili, qui transforme les filets de pêche collectés sur le sable en tissus pour concevoir des sacs et autres accessoires de mode.


AFP


Des filets de pêche de toutes les couleurs, des bouteilles en plastique, et autres déchets marins, jonchent le sable fin de nombreuses îles du Cap-Vert. Une pollution qui résulte des courants marins qui déposent chaque jour des détritus provenant de tous les continents - ou presque. Un constat affligeant qui a poussé deux femmes, Helena Moscoso et Debora Roberto, à se lancer en 2019 dans l'upcycling, une pratique aujourd'hui plébiscitée par de nombreux créateurs de mode pour tenter à leur échelle de lutter contre le gaspillage, la surproduction, et la pollution terrestre et marine.

Les déchets comme matières premières

A travers la marque Simili, reconnaissable entre toutes grâce à son logo en forme de poisson, les deux entrepreneuses visent à débarrasser les plages de ces déchets indésirables tout en valorisant le savoir-faire et l'artisanat locaux. Les filets de pêche collectés sur les plages, cette matière première qu'elles souhaitent voir disparaître, sont transformés par des couturières formées par leurs soins en accessoires de mode tels que des sacs, des pochettes, des trousses, ou encore des bracelets. Une initiative qui, si elle ne permet pas de produire à grande échelle, contribue à nettoyer les plages tout en sensibilisant le plus grand nombre au danger que représente la pollution marine.

"Pendant le week-end, nous avons commencé à collecter les matières premières pour lancer notre production. Malheureusement, l'Atlantique en offre beaucoup! Nous voulons donner une nouvelle vie à ces matériaux qui menacent la vie marine", ont posté les deux instigatrices de Simili sur Instagram lors du lancement de la marque. Et d'ajouter près d'un an plus tard : "Nous préférerions ne pas avoir autant de matières premières disponibles, mais la création continuera à être attentive à ce problème et à essayer de le minimiser, même si c'est à très petite échelle".

Valorisation du savoir-faire



Accompagnées le plus souvent par des volontaires, les deux femmes participent régulièrement à des campagnes de nettoyage sur différentes îles, dont Santa Luzia et São Vicente, orchestrées par des associations et organisations comme l’ONG Biosfera, qui œuvre pour la protection des ressources côtières et marines de l'archipel. Un labeur sans fin tant les déchets sont nombreux sur les plages, sans parler des difficultés rencontrées lorsque ces derniers sont (déjà) enfouis dans le sable. "A Santa Luzia, on trouve des filets tellement enfouis et collés aux rochers qu'ils font déjà partie du paysage. C'est la réalité sur les plages du Cap-Vert", peut-on lire sur le compte Instagram de la marque.

Trois ans après le lancement de ce projet, qui, rappelons-le, est né juste avant la pandémie, ce sont des dizaines et des dizaines de sacs qui ont pu être fabriqués à la main par des couturières de Salamansa, un village niché au nord de São Vicente. Une formation de couturière a permis à ces femmes d'obtenir un emploi dans l'atelier de Simili, et de transformer chaque jour les filets de pêche durement collectés en sacs, petite maroquinerie, et bracelets, comme le rapporte le média Jeune Afrique. Lesquels sont vendus aux Cap-Verdiens ainsi qu'aux touristes pour promouvoir l'économie circulaire et sensibiliser toujours plus de personnes à la pollution des océans.


(ETX Daily Up)

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