Matthieu Guinebault
4 juil. 2013
Baux commerciaux : le cri d’alarme des commerçants à Bercy
Matthieu Guinebault
4 juil. 2013
A l’occasion d’une matinée-débat de l’Alliance du Commerce, son président Christian Pimont a évoqué les plans de la ministre du Commerce Sylvia Pinel. Un programme ambitieux "qui reste pour l’instant un catalogue de bonnes intentions" pour le responsable, qui souligne que" de bonnes intentions n’ont jamais permis aux entreprises de savoir où elles allaient".
Christian Pimont évoque ainsi ce qui revêt un caractère prioritaire pour l’organisme professionnel. A commencer par l’ILC (Indice des loyers commerciaux) et les charges locatives. "L’ensemble représente maintenant souvent plus que les coûts des charges salariales, déplore t-il. L’équilibre est rompu. Un point mentionné dans le plan Pinel, mais pas assez explicité".
Le responsable pointe en outre la question de la fiscalité. "Qui doit payer quoi?" s’interroge-t-il, évoquant le cas où des dépenses à la charge du bailleur sont répercutées au locataire en termes de fiscalité. "Voyez l’économie d’énergie: il est nécessaire de savoir qui va supporter ces charges. Nous lançons un cri d’alarme important, car nous arrivons à une situation insupportable".
Un message adressé à Bercy mais également, entre autres, aux dirigeants du Conseil national des centres commerciaux, assis au deuxième rang durant l’allocution de Christian Pimont. "Il y a une difficulté à trouver un accord avec l'association des bailleurs, déplore ce dernier. Or, en l’absence d’accord, nous privilégierons un lobbying par la voie légale, bien que ce ne soit pas là notre envie première."
Mais les bailleurs ne sont pas les seuls épinglés. Le président de l’Alliance met aussi en cause la fiscalité locale. Jusqu’il y a peu inexistante, celle-ci pèserait désormais parfois 5% du chiffre d’affaires. Est également pointée du doigt la grande volatilité de ces taxes, certaines régions imposant l’enseigne quand d’autres imputent également la vitrine. Un sujet "extrêmement inquiétant" pour Christian Pimont. Le président regrette en outre le manque de dynamisme culturo-commercial, dans un pays où le tourisme pourrait se développer de concert avec le commerce.
La question de l’ouverture des commerces le dimanche a, sans surprise, été évoquée. "Nous ne sommes pas des fascistes obsédés par l’ouverture dominicale, tempête Christian Pimont. Nous disons simplement que ces ouvertures permettraient une meilleure rentabilité, un meilleur pouvoir d’achat, et des créations d’emplois". Et de souligner l’incohérence à Paris, capitale mondiale du tourisme, de voir les grands magasins clos le dimanche.
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