Bikkembergs change de partenaire pour la lingerie

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
21 mars 2021

Bikkembergs poursuit sa relance malgré la pandémie. Détenue par le chinois Modern Avenue Group via la société Levitas, la marque de sport couture se développe désormais uniquement à travers les licences. Alors qu’elle vient de lancer une ligne de bijoux avec le joaillier italien Arkano, elle annonce un nouveau partenariat pour la production et la distribution de ses collections de sous-vêtements et de maillots de bain, l’un de ses segments clés.

 
"L’underwear est une catégorie stratégique pour Bikkembergs. Elle représente près de 12% du total de nos ventes, mais surtout la marque est fortement liée depuis toujours à l’image du sous-vêtement, à travers les campagnes de son homme en slip qui sont restées dans les mémoires", explique le directeur des opérations Dario Predonzan.

"Sans doute, son potentiel n’a pas pu complètement s’exprimer ces dernières années. Nous avons décidé d’un commun accord de clore notre contrat avec CSP International et de confier cette licence à Area B. C’est une entreprise jeune, pleine d’énergie, très spécialisée sur ce segment, qui saura faire la différence", poursuit-il.

Bikkembergs, dont le directeur créatif est le styliste anglais Lee Wood, a signé un accord de licence exclusif de trois ans avec Area B, qui aura en charge la conception, la production et la distribution dans le monde des collections de sous-vêtements et de bain pour homme de la marque à partir du printemps-été 2022.
 
Par ailleurs, dans le cadre de cet accord, la griffe va lancer pour la première fois des maillots de bain pour femme avec une collection capsule qui sera mise en vente à partir de mai 2021. "C’est une nouveauté pour nous. Nous sommes surtout connus comme marque masculine, mais souhaitons nous renforcer sur le segment féminin, qui représente désormais 40% de nos ventes de chaussures et 10% de nos ventes d’habillement", souligne le directeur des opérations.
 
Area B a été fondée en 2011 à Piove di Sacco, près de Padoue en Vénétie, suite au rachat du fabricant de maillots de bain Entreprise par son management, qui l’avait piloté pendant douze ans. L’entrepreneur Pierluigi Pittarello, qui a notamment fondé l’enseigne de chaussures Pittarello, a rejoint le groupe en tant qu’investisseur. Aujourd’hui, la société dessine et réalise des articles de lingerie et de bain pour des marques en direct, ainsi que sous licences pour Karl Lagerfeld, Iceberg, North Sails et Areronautica Militare.

 
Bikkembergs se développe autour de sept autres licences: le prêt-à-porter avec l’italien Sinv, les chaussures avec Global Brands Group, les accessoires textiles avec Ratti, la maroquinerie avec La Compagnia delle Pelli,  les chaussures junior avec Elisabet, la production et la distribution de ses collections de vêtements pour enfants avec Two Brother et les bijoux avec Arkano.

Le parfum Dirk, lancé avec Perfume Holding en 2016, est toujours commercialisé, mais la licence a été mise en stand-by. Parmi les projets à l’étude, celui d’une collection de lunettes, segment que l’entreprise aimerait relancer après une première ligne d’eyewear lancée en 2006 avec Allison, depuis abandonnée.

Ces multiples activités ont engendré près de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020. "Compte-tenu de la situation critique avec la pandémie, nous sommes parvenus à limiter les dégâts, en essuyant seulement un recul de 10% de nos ventes, tandis que notre e-commerce a bondi de 29% l’an dernier", indique Dario Predonzan.
 
La griffe, qui est distribuée à travers 500 clients multimarques et 30 boutiques monomarques en franchise dans le monde, dont la dernière ouverte au Caire, en Egypte, fin 2020, annonce trois nouvelles ouvertures en Russie (deux à Moscou et une à Saint-Pétersbourg) avec son partenaire Vogue Dialogue. En revanche, son plan d’expansion en Chine, où elle compte cinq magasins, a été ralenti par la conjoncture.
 
La Russie-Europe de l’Est reste le premier débouché pour Bikkembergs, pesant près de 30% sur son chiffre d’affaires total, suivie par l’Italie (29%), le Moyen-Orient et l’Espagne. En 2020, pour la première fois, la marque a réussi à pénétrer le marché américain sur le segment des chaussures.