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24 févr. 2023
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Burton of London va fermer au moins 25% de son réseau

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24 févr. 2023

Une nouvelle chaîne de magasins resserre ses activités face à une conjoncture difficile pour l'habillement milieu de gamme. Placée en procédure de sauvegarde le 3 octobre 2022 par le tribunal de commerce de Paris, Burton of London fait aujourd'hui l'objet d'un plan de restructuration. Cédée par le groupe Omnium fin 2020 à l'homme d'affaires Thierry Le Guénic, l'enseigne de mode française pour hommes et femmes pourrait se séparer de la moitié de son parc de boutiques et de ses effectifs, annoncent deux syndicats à FashionNetwork.com.


Burton of London


Selon la CFE-CGC, la direction envisage ainsi fermer ou céder 62 magasins, sur 110 points de vente au total. Les premières boutiques, soit 26 unités, baissent définitivement le rideau dès ce samedi 25 février en fin d'après-midi. Cette décision va entraîner la suppression de 221 postes (dont une quarantaine d'emplois au siège, à Lognes), sur près de 450 salariés travaillant pour l'enseigne. Le Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) a déjà été validé par la Drieets Ile-de-France (Direction régionale et interdépartementale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités).

Face à ce plan social, la CFE-CGC souligne "le mécontentement et la tristesse des salariés concernés", et indique que les premiers clients mis au courant de la rapide fermeture de leur magasin "sont estomaqués".

Dans un communiqué, la CFTC s'indigne de son côté d'une "véritable casse sociale". Elle dénonce "l'absence de tout apport de l'actionnaire" dans l'entreprise, mais aussi "l'absence d'indemnité supra légale" pour les personnes licenciées. Le syndicat fait également part de son inquiétude pour "les emplois restants et la vente future des magasins". Si toutes les fermetures et cessions planifiées sont réalisées, il ne resterait que 47 points de vente Burton of London en France.

Contacté par FashionNetwork.com, Thierry Le Guénic affirme vouloir fermer "une trentaine de boutiques déficitaires depuis très longtemps. C'est soit lié à des modifications de commercialité, soit à des niveaux de loyer beaucoup trop importants par rapport aux ventes. La crise de Burton ne date pas de la reprise. Cela fait dix ans que la société perd en moyenne 15 millions d'euros par an. Aucune chance de rentabilité pour les boutiques que nous fermons", assène-t-il. 

Pour la trentaine d'adresses mises en vente, qui selon le dirigeant n'ont qu'une "petite rentabilité", deux options se présentent: "soit leur rentabilité augmente, soit elles tombent dans le non rentable. On se laisse 6 à 18 mois pour les rentabiliser ou les céder avec reprise du personnel, ou fermer celles qui devront l'être." Trois de ces points de vente sont déjà en cours de cession.

Concernant les 26 boutiques baissant le rideau ce samedi, Thierry Le Guénic constate que fermer 25% du réseau "n'est pas la restructuration la plus massive du prêt-à-porter", même s'il s'agit de "moments difficiles". Sur le sujet des mesures d'accompagnement, pointées du doigt par les syndicats, il estime que "si l'entreprise pouvait faire plus, elle aurait fait plus. Si on avait des moyens illimités, on ne serait pas en sauvegarde", lâche-t-il.


Collection automne-hiver 2022/23 - Burton of London


L'enseigne fait partie depuis deux ans à la galaxie de marques reprises par Thierry le Guénic, comprenant l'enseigne de mobilier Habitat, la griffe de mode Paule Ka, la lingerie de Lejaby et Orcanta ou les maillots de bain Rasurel. Peu d'informations financières filtrent sur ces autres entités.

Selon nos informations, la directrice générale de Burton of London depuis 2019, Anne-Laure Couplet, n'assure plus la gestion opérationnelle de l'entreprise depuis la fin d'année 2022. Elle s'était associée à Thierry Le Guénic pour la reprendre, et avait engagé un repositionnement, misant davantage sur l'offre masculine, favorisant le proche import et faisant naître en parallèle le concept lifestyle et multimarque Sauvage Poésie (mode, déco, beauté…).

L'homme d'affaires nous indique que l'enseigne va dorénavant "se concentrer sur l'homme, se premiumiser et renforcer ses engagement RSE". Il précise également avoir maintenu ses effectifs sur la logistique, nourrissant des projets sur ce volet. Concernant les ruptures de produits en point de vente, il explique que l'offre des boutiques qui ferment sera "répartie dans les autres magasins", et que l'arrivée des nouvelles collections est prévue "dans quinze jours".

Burton of London possède une histoire forte, née outre-Manche autour du tailoring au début du XXe siècle. La marque s'était développée en France à compter de 1946, et sa filiale avait été rachetée en 1981 par le groupe Rallye, qui l'a ensuite cédée dix ans plus tard au groupe Omnium (Devred, Bouchara). Selon societe.com, son chiffre d'affaires s'est élevé à 52,6 millions d'euros en 2020 (contre 97,2 millions générés en 2017).

(Avec Olivier Guyot)

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