Carrefour signe de brillants résultats en France au 1er semestre

PARIS (Reuters) - Carrefour, qui récolte les fruits du plan de redressement engagé par son PDG il y a 18 mois, a vu ses résultats très fortement progresser en France au premier semestre, tandis que ses marges ont reculé à l'international.

Le marché salue cette amélioration de la profitabilité en France. L'action Carrefour s'inscrit en hausse de 4% à la Bourse de Paris en début de matinée, parmi les plus fortes progressions de l'indice CAC 40. Le titre a vu sa valeur augmenter de moitié depuis l'arrivée de Georges Plassat à la tête du groupe en mai 2012.

"Le scénario d'un rétablissement des activités en France semble validé et c'est capital pour Carrefour, en dépit d'une déception au niveau des activités du groupe dans le reste du monde", commente un trader en poste à Paris. Le résultat opérationnel courant du premier distributeur européen est ressorti en hausse de 4,9% à 766 millions d'euros, un chiffre proche du consensus de 771 millions des analystes interrogés par Reuters. À taux de change constants, la hausse ressort à 7,7%.

Pour l'ensemble de l'année 2013, le directeur financier du groupe Pierre-Jean Sivignon, qui avait jugé "raisonnable" en juillet le consensus des analystes sur le résultat opérationnel courant 2013 (2,2 milliards d'euros), a déclaré jeudi lors d'une conférence téléphonique que cette position restait valable, "sauf trop fortes variations de change". Grand chantier de Georges Plassat, la France, qui pèse pour 40% des ventes du groupe, a vu son résultat opérationnel grimper de 75% et sa marge prendre 120 points de base à 2,8%, malgré un contexte macroéconomique difficile.

Cette progression s'opère aussi sur une base de comparaison favorable et certains analystes s'attendent à une hausse plus limitée dans la deuxième partie de l'année. Le distributeur, qui commence à récolter les fruits de la stratégie de reconquête mise en place par Georges Plassat, a vu les ventes de ses hypermarchés s'améliorer régulièrement, grâce à une offre simplifiée et à une meilleure image prix, à des réductions de coûts et une meilleure exécution en magasins.

À l'inverse, ailleurs en Europe, la rentabilité chute de 120 points de base à 0,4%, surtout impactée par un violent décrochage en Italie, aux prises avec la crise. "Beaucoup (d'investisseurs) diront que s'ils peuvent arranger les choses en France, ils pourront aussi les arranger en Italie, et donc ne s'inquiéteront pas trop de la baisse de profitabilité de cette activité" italienne, commentent les analystes de Citi dans une note.

Les évolutions sont plus contrastées en Amérique latine, où la marge cède 30 points à 3,1%, impactée principalement par une baisse en Argentine, avec des effets de change défavorables mais aussi un effet de ciseaux lié à une hausse des salaires et un gel des prix.

En Asie, la rentabilité recule elle aussi (-50 points à 3,2%), impactée par une inflation salariale et par les coûts d'expansion du groupe dans le pays.

Carrefour, qui a procédé à de nombreuses cessions d'actifs, notamment en Colombie, en Grèce et en Malaise, pour se donner les moyens d'investir dans ses marchés matures ainsi qu'en Amérique latine et en Chine, a vu sa dette nette fortement reculer, de 3,7 milliards d'euros, et être ramenée à 5,9 milliards à la fin du premier semestre.

Le résultat net part du groupe ressort à 902 millions d'euros.

Edité par Dominique Rodriguez