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Centre-ville/périphérie : Procos veut en finir avec les « raisonnements simplistes »

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18 oct. 2017

A l’occasion de la publication des résultats du commerce spécialisé pour la période janvier-septembre, la fédération Procos a appelé les professionnels à « résister aux raisonnement simplistes » mettant commerces de centres-villes et périphéries en opposition, à l’heure où les consommateurs ont adopté des comportements hybrides.

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« L’opposition ne se fait pas entre centre-ville et périphérie, mais entre Internet, magasins, discount, plus expérientiel… tout cela avec le même consommateur à des moments différents ou pour des achats différents », indique ainsi l’organisme. Pour ce dernier, alors que la redynamisation des centres-villes est largement évoquée par élus et professionnels, c’est l’attractivité générale du territoire des villes moyennes qu’il faut repenser.

La Fédération pour l'urbanisme et le développement du commerce spécialisé estime cependant que s’installer en centre-ville devrait être plus simple qu’en périphérie, soit le contraire des réalités actuelles. Une dynamique qui doit venir des élus, dont la responsabilité est, pour Procos, d’établir un diagnostic sérieux avec des professionnels du commerce. Ces derniers devant, de leur côté, mettre à disposition des élus les données et connaissances nécessaires. Procos soutient dans cette optique le principe d’une agence régionale pouvant faciliter les démarches commerciales des collectivités.

Le poids commercial des centres-villes, galeries marchandes et parcs d'activité commerciale selon les tailles d'agglomérations - Procos


L’organisme présidé par François Feijoo, PDG d’Eram, appelle également les commerçants à, de leur côté, s’adapter aux nouvelles réalités amenées par l’e-commerce. Allant de l’adaptation des points de vente au multicanal jusqu’à l’adoption de nouveaux rôles pour les magasins, en passant par la réduction des coûts immobiliers au profit d’investissements « sur l’humain ».

« La question n’est plus d’opposer Internet et magasins. Mais il faut s’assurer que les conditions d’exercice des acteurs sont équitables », souligne Procos, qui pointe à nouveau du doigt l’écart fiscal séparant commerces physiques et en ligne. « Le sujet n’est pas Amazon. Cet exemple nous permet de souligner que les outils d’hier ne sont plus adaptés aujourd’hui. On ne peut pas toujours rigidifier un peu plus les conditions d’exercice du commerce physique et avoir des règles dépassées par le développement du commerce numérique. »

Evolution du chiffre d'affaires des commerçants par rapport à l'évolution de leurs loyers - Procos


Les professionnels de l’immobilier commercial ne sont pas oubliés. Pour Procos, les bailleurs doivent eux aussi s’adapter aux nouvelles réalités. Notamment face à la baisse de flux client, la chute du chiffre d’affaires par m² ou encore la pression sur les prix exercée par le Web. « Dans tous les cas, les coûts ont augmenté plus vite que les chiffres d’affaires et encore plus que les marges », pointe Procos, qui souligne que loyers et charges ont continué de croître ces six dernières années.

« Les enseignes souffrent d’un effet ciseau insoluble. Dans tous les cas et sur tous les types de site, les loyers évoluent plus vite que les chiffres d’affaires. En moyenne, annuellement, l’écart entre l’évolution de loyer et l’évolution de chiffre d’affaires est de +1,6 % », lâche ainsi Procos, en se basant sur son baromètre réunissant 11 500 magasins et 2 500 sites. Pour la fédération, le constat est sans appel : « Nous sommes au bout de ce modèle qu’il faut réétudier ».

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