Matthieu Guinebault
11 avr. 2019
Champs-Elysées : comment requalifier "la dernière autoroute urbaine" de Paris ?
Matthieu Guinebault
11 avr. 2019
A l’approche des jeux Olympiques, le Comité Champs-Elysées a fait appel à une cinquantaine d’acteurs publics et privés, regroupés autour de l’agence d’urbanisme PCA-Stream, pour imaginer comment changer le visage de « la dernière autoroute urbaine de la capitale », en relevant notamment que son offre commerciale laisse peu de place à des commerces français et souffre d’une dominance de la restauration et de la mode.
L’idée première du travail mené serait de réduire la voirie de deux fois quatre voies à deux fois deux voies, tout en instaurant de nouvelles voies piétonnes pensées pour les « nouveaux usages ». A savoir un niveau homogène entre trottoirs et chaussée afin de faciliter les livraisons et déposes de passagers. Des navettes dédiées permettraient en parallèle de circuler sur l’avenue.
De leur côté, les trottoirs devraient au passage se voir offrir une plus grande largeur, un nouveau revêtement, des voutes sylvestres et des terrasses homogénéisés. Du côté ensoleillé de l’avenue, la plus marchande des deux, les experts prônent même une largeur accentuée du trottoir afin d'encourager la flânerie, tandis que le côté ombragé pourrait être doté de voies « à mobilité douce » à double sens. Un projet déjà évoqué par le passé.
Si le document n’aborde qu’avec une grande parcimonie l’offre commerciale de l’avenue, il propose néanmoins le déploiement de kiosques contemporains. « Ces nouveaux espaces devront faire l’objet d’une programmation pour répondre à un des enjeux centraux soulevés dans le diagnostic de l'étude : le manque de diversité et de typicité de l’offre de commerce et de restauration sur les Champs-Élysées », indiquent les experts. Qui proposent que ces lieux soient consacrés à une restauration créative ou à des pop-up stores dédiés à des créateurs et artisans français d’exception. « Ils devront être modulables, faciles à déplacer et ouverts des deux côtés », précise le document.
Une approche de mise en avant des savoir-faire tricolores qui se retrouveraient sur une place de l’Etoile, où est proposée l’installation de jardins et de douze pavillons dédiés à la culture, la gastronomie et l’artisanat. Incitant notamment les touristes à parcourir l'ensemble du pourtour pour l'heure timidement paysagé de la place Charles-de-Gaulle.
Au-delà des spectaculaires transformations saisonnières (patinoire en hiver, plage en été, champs au printemps…) qui retiendront immanquablement l’attention, l’étude propose surtout une nouvelle approche de toute la zone entourant les Champs-Elysées. Et insiste sur la nécessité d'une réflexion menée zone par zone.
Pour chacun des sept secteurs autour des Champs eux-mêmes (Îlot Rouyal, Triangle d’or, Marceau, ambassades, Friedland, la « face cachée » côté Haussmann et le « secteur du pouvoir »), les experts proposent que soient mises en place des réflexions thématiques autour des points forts existants. Notamment « en encourageant l’implantation de nouveaux services et commerces en lien avec sa thématique (culture, gastronomie…) », précise l’étude.
Ces propositions ne sont pour l'heure qu'une première étape. « Le Comité Champs-Élysées souhaite poursuivre la réflexion engagée et créera un groupe de travail ad hoc réunissant des acteurs du privé, français ou étrangers, avec l’objectif de prendre à nouveau la parole avant la fin de l’année 2019 pour déterminer les conditions de réalisation économiques et juridiques de cette ambition », conclut ainsi le document, qui pose les bases idéalisées de la réflexion et des négociations à venir.
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