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Traduit par
Marguerite Capelle
Publié le
15 mars 2022
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8 minutes
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Chez Karl Lagerfeld, Amber Valletta signe une collaboration et devient ambassadrice du développement durable

Traduit par
Marguerite Capelle
Publié le
15 mars 2022

Peu d’icônes de mode ont une carrière plus impressionnante que celle d’Amber Valletta, superstar des podiums, cover girl à de nombreuses reprises pour Vogue, actrice reconnue et désormais à la fois créatrice et ambassadrice du développement durable chez Karl Lagerfeld.


Image extraite de la seconde campagne d'Amber Valletta pour la marque - Photo: - Foto: Mit freundlicher Genehmigung von Karl Lagerfeld

 
Cette semaine, la maison a dévoilé sa deuxième collection pour Karl Lagerfeld, quelques pièces en série limitée qui viennent rejoindre les sacs en similicuir de cactus qui ont fait un tabac à leur sortie  au printemps dernier.

Même si la moitié de ces pièces est en écru et beige, au lieu de l’expressionnisme noir et blanc cher à Karl, tout ça est tout de même très "Lagerfeld". Comme ce blouson de motarde chic et minimaliste en cuir noir de cactus végan, ou ces blazers noirs classiques et bien coupés, avec jupe assortie, ou encore cette chemise ajustée en popeline de coton blanc. Jusqu’aux gilets noir ou blanc fait de coton bio et de lyocell.

Elle a fait 16 couvertures du Vogue américain, dont la première à 18 ans. Elle a participé à une foule de défilés où lui revenait souvent le look phare de la collection, pour des marques telles que Versace, Louis Vuitton, Chanel, Karl Lagerfel, Prada, Valentino, réservant ses apparitions les plus spectaculaires à Helmut Lang. Par la suite, Amber Valletta s’est offert une deuxième carrière en tant qu’actrice.

Elle fait partie de ces authentiques beautés américaines qui doit à ses origines métissées – italiennes, portugaises, anglaises et cherokee – un visage unique, des yeux verts exceptionnels et un esprit fertile. Depuis son enfance dans l’Amérique rurale, Amber Valletta s’est donné une mission. Elle considère depuis toujours que nous, les humains, ne sommes que les gardiens de notre planète.

Nous avons rencontré la pétillante jeune femme au siège mondial Karl Lagerfeld à Amsterdam, dans une ancienne demeure de banquier située sur le canal le plus chic de la ville, le Herengracht.

La journée a commencé par une présentation des dernières créations Karl Lagerfeld x Amber Valletta. Le PDG Pier Paolo Righi a loué sa persévérance quand il s’agit de développer de nouvelles idées écologiquement durables, même si ça la rend "coriace".

Quand on lui pose la question un peu plus tard, Amber Valletta répond: "Je ne sais pas si je suis difficile. Peut-être, mais quand je questionne c’est pour stimuler les gens de façon positive." Avant de faire mine de grimacer en s’adressant à Caroline Lebar, qui fut longtemps le bras droit de Karl: "Est-ce que je suis difficile?" A quoi la Française rétorque: "Nous parlons d’exigence, dans le bon sens du terme."


Photo: Karl Lagerfeld - Foto: Mit freundlicher Genehmigung von Karl Lagerfeld


Quand le développement durable est-il devenu une mission aussi importante pour elle? "J’ai grandi dans la nature. Mes grands-parents avaient une ferme à Tulsa, en Oklahoma, avec des animaux, des terres et une petite rivière. Alors on nous disait tout le temps d’aller jouer dehors. Ma mère était célibataire, et ne pouvait pas s’offrir le luxe d’une baby-sitter. Donc c’était : 'Va jouer dehors'. C’est mon premier amour, la nature, et l’endroit où je me sens en sécurité", se souvient-elle. 

Alors qu’elle travaillait encore comme mannequin, Amber Valletta a commencé à étudier la politique environnementale à NYU (New York University), et a été marquée par le cours d’écologie donné par Al Gore.

"Ma génération est celle des enfants des boomers, et c'était des hippies, alors quand je parle à mes contemporains, nous pensons de la même manière. Nous avons tous les pieds sur terre !", sourit-elle.

"Après avoir consacré du temps à élever mon fils (Auden) et à ma carrière d’actrice, je suis revenue dans la mode, avec l’idée d’apporter mes valeurs dans ce que je pourrais y entreprendre", explique la créatrice, qui a vécu à L.A. ces vingt dernières années. Elle y a eu une seconde carrière tout à fait respectable, obtenant des rôles dans plus de quinze films.

Elle avait 18 ans lors de sa première rencontre avec Karl, avant de prendre du recul pour se lancer dans le cinéma, et de le retrouver plus tard lors d’un défilé anniversaire Chanel.

Quand Amber Valletta a développé sa propre boutique en ligne sous le nom de Master & Muse, pour vendre une mode et des accessoires produits de façon responsable, Lagerfeld a été le premier créateur qu’elle a contacté. "C’était il y a environ huit ans. Mais à ce moment-là, que ce soit mes ex-associés chez Yoox ou Karl Lagerfeld, personne n’était vraiment prêt à mettre en place une production responsable, même s’ils étaient tous pour en théorie. Les gens ne savaient pas trop comment fabriquer de manière durable, à l’époque", se remémore-t-elle.

Mais tout a changé quand la maison Lagerfeld a signé le Pacte de la Mode. Ce nouvel élan a poussé le PDG Pier Paolo Righi à recontacter Amber Valletta, et ensemble ils ont décidé d’agir. Sa première collection était une série limitée de sacs à main K/Kushion, d’après un mini-coussin que Karl a depuis son enfance, et emportait avec lui quand il voyageait. Amber l’a réinventé en similicuir de cactus. Sourcé au Mexique, c’est un matériau végétal qui ne nécessite aucune irrigation.

"Ce que j’espère accomplir avec mon équipe, c’est prouver que la mode peut être durable et désirable. Et qu’on peut vraiment changer radicalement les choses. Vous savez, c’est comme quand vous êtes à la barre d’un navire: juste quelques centimètres à bâbord, et on change totalement de cap. Et en fait, le cap a déjà changé, alors j’espère que la marque va prendre le lead là-dessus", expliquait Amber Valletta, en tailleur masculin de coton beige, pantalon large et  haut en coton noir, deux pièces extraites de sa capsule qu’elle avait associées à des baskets Off-White.


Hun Kim, directeur artistique de Karl Lagerfeld - Photo: Karl Lagerfeld - Foto: Mit freundlicher Genehmigung von Karl Lagerfeld


Qu’a-t-elle appris du mannequinat, qui lui a servi pour cette collection ? "Au bout du compte, le développement durable doit pouvoir séduire, car nous nous nourrissons de la beauté sous toutes ses formes, de la splendeur de la nature, d’un beau coucher de soleil ou d’une belle pièce de mode. Karl m’a appris à intégrer ça dans toutes les collections."

En caisse, les blousons de cuir coûtent 545 euros, les blazers 395 euros, les pantalons 295 euros et les tops en coton 89 euros.

Quand on lui demande de définir son style et celui de Karl, Amber Valletta répond: "Le mien? Garçonne, rock, chic et intemporel. Celui de Karl? Rock, intemporel et chic."

Une visite des cinq étages du QG, avec sa salle de méditation en rooftop, permet d’admirer les importants efforts réalisés en matière de développement durable. Tous les éclairages sont aux LED, l’énergie est intégralement d'origine éolienne, et le système de contrôle climatique recycle la chaleur corporelle des employés, celle des ordinateurs et du matériel.

Amber Valletta avoue avoir "des objectifs assez ambitieux… Je pense que le principal, c’est de se tourner vraiment vers l’économie circulaire. Et de faire tomber notre empreinte carbone à zéro bien avant 2050. Il faudrait aussi pouvoir reprendre ce que nous créons. Nous vérifions soigneusement la certification de nos tissus, et nous nous assurons que tout est en matériaux naturels. A l’heure actuelle, la fin de vie d’un vêtement est une question vitale. Donc si ce n’est pas biodégradable, on ne peut pas travailler avec."
 

Aperçu des bureaux de la marque à Amsterdam - Photo: - Foto: Mit freundlicher Genehmigung von Karl Lagerfeld


A cause de la pandémie, Amber Valletta a créé la collection au fil d’innombrables réunions Zoom, depuis les Etats-Unis. Elle a d’abord travaillé avec le directeur artistique basé en Corée, Hun Kim, puis avec l’équipe de l’atelier d’Amsterdam.

"On s’était organisés pour venir à Amsterdam, mais après trois vols annulés, on a fait des tonnes de Zooms. Mais c’était aussi important pour nous de ne pas multiplier les voyages", explique-t-elle.

La fabrication des vêtements est pensée pour éviter les trajets inutiles: les tissus en coton viennent du Portugal, là où les pièces sont produites.

Devant les rapports de plus en plus alarmants sur le changement climatique, pense-t-elle que nous avons franchi le point de bascule? "Eh bien, nous sommes déjà en pleine crise climatique, pas de doute. Mais il faut être optimiste, sinon il n’y a plus qu’à aller pleurer dans son coin. C’est vrai que parfois je suis très frustrée, mais je crois que si j’ai une seule mission, à titre personnel, c’est ce travail. Mais je me fie aussi à tous les gens avec lesquels je collabore, dont j’apprends et avec qui j’échange: il y a un tas d’innovations géniales. Et collectivement, il y a beaucoup de grands esprits, d’ONG et de personnes qui réfléchissent, et je ne peux qu’avoir de l’espoir. Mais ma responsabilité de personnalité publique, dont la voix compte dans mon secteur, c’est de contribuer à changer réellement notre manière de voir l'entreprise. Je ne suis pas experte, mais j’ai la capacité de rassembler les gens, et d’attirer l’attention du public. C’est mon boulot. Je refuse de me dire qu’il est trop tard, sinon à quoi bon?"

Son fils de 21 ans a eu une influence sur sa carrière récente de créatrice. "Bien sûr qu’on pense au monde qu’on va laisser à nos enfants. Je n’ai pas envie pour eux d’un avenir où les villes seront dans des bulles, pour ne pas respirer la pollution. Où ils ne pourront pas voir la nature, comme nous avons encore la chance de le faire. C’est un privilège, cette vie que nous vivons, et de profiter de toutes ces merveilles (...). C’est pour ça que dès mon plus jeune âge, j’ai ressenti le besoin de me mettre au service de quelque chose qui me dépasse", conclut-elle.
 

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