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8 juil. 2014
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Chômage et taux de vacance commerciale : leur évolution va souvent de pair

Publié le
8 juil. 2014

Il y a des coïncidences sûrement pas fortuites. Il y a plus d’un an, l’association du commerce spécialisé Procos communiquait sur une étude qui révélait un taux de vacance de plus en plus important des commerces dans les villes moyennes.

Procos évoquait notamment le développement des zones périphériques, mais aussi une certaine faiblesse de la consommation dans certaines agglomérations.

Cette étude est à rapprocher d’une autre que vient de publier il y a quelques jours l’Insee, sur l’évolution du taux de chômage en France. Celle-ci porte sur la période 2006-2011 et ne prend donc pas en compte les derniers chiffres. Mais, pour l’institut de statistiques, ces dernières données n’inversent pas la tendance.

Les métropoles s'en sortent mieux (place du Capitole à Toulouse, visuel office du tourisme)




Et, comme Procos, l’Insee relève qu’en matière d’emploi, ce sont les métropoles qui ont davantage résisté à la crise. "En France métropolitaine, la crise économique amorcée en 2008 a affecté de manière diverse les territoires, notamment les différentes villes et leur 'aire d’influence' ".

"Face à un choc de moindre ampleur dans les activités tertiaires, le marché du travail des métropoles, peu orienté vers l‘industrie, a mieux résisté que le reste du pays", écrit l’organisme de statistiques. Et de préciser : "Dans de nombreuses aires de plus faible taille, à la fois moins attractives, avec une population active moins qualifiée, et où les secteurs dynamiques sont moins présents, la part des personnes sans emploi a plus fortement augmenté".

Ainsi, durant la période, le noyau dur de la population active (les 25-54 ans) progresse de 1,1% dans l’aire urbaine de Paris et de 2,6% dans l’ensemble des 13 plus grandes zones de province : Lyon, Marseille, Toulouse, Lille, Bordeaux, Nantes, Nice, Strasbourg, Rennes, Grenoble, Rouen, Montpellier et Toulon.

L’Insee constate aussi une progression forte du taux d’activité féminin, équivalent au taux de progression global, pour les zones importantes de province. Il est certes moindre en région parisienne. Mais il était déjà de près de 88% en 2011, contre 86,5% sur l’ensemble du territoire métropolitain.

Autre donnée intéressante : la croissance de l’emploi. Elle est de +4,7% dans les 13 plus grandes aires de province contre +1,9% pour l’ensemble de la croissance métropolitaine. Et l’Insee de souligner : elle atteint même +10,9% à Montpellier et +8,3% à Toulouse. La métropole parisienne elle-même, déjà bien fournie, a gagné 2,6% d’emplois.

De plus, les emplois dans ces métropoles sont plus qualifiés que dans les villes moyennes et petites. La part des cadres parmi les actifs est de près de 28% en région parisienne en 2011. Elle est de 24,5% à Toulouse. Elle n’est toutefois que de 13,3% à Toulon.

En parallèle, l’étude enregistre durant la période une baisse de 2,5% du noyau dur des 25-54 ans de la population active dans les moyennes et petites aires. Et de préciser même : " Ils ne compensent pas la forte baisse de la population des 25-54 ans du fait d’une faible attractivité".

L’Insee relève aussi que les moyennes et petites aires comptent toujours, en 2011, deux fois moins de cadres que dans l’ensemble de la France métropolitaine.

Cette répartition de l’emploi en France, rapprochée de l’augmentation des taux de vacance des commerces, révèle en fait la réalité de deux France sinon en opposition, en tout cas dont les comportements et la réalité économique divergent de plus en plus. Une situation qui a aussi des prolongements politiques.

Avec cette étude, l’Insee n’entend pas forcément influer sur les prochaines implantations de magasins liés à des enseignes nationales ou internationales, par exemple. Mais la question est sans nul doute posée. Et intégrée par de nombreux développeurs, notamment dans les gammes moyenne et haute.

Comme nous le soulignait récemment Jean-Marc Génis, un des dirigeants de l’Alliance du Commerce et plus précisément de sa composante FEH (fédération des enseignes de l’habillement) : "Un chômeur consomme moins ou ne consomme plus. Mais c’est aussi tout son environnement familial et relationnel qui freine les dépenses !".

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