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10 févr. 2016
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Commerce extérieur : quel impact au départ de Laurent Fabius ?

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10 févr. 2016

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, quitte ses fonctions pour rejoindre le Conseil constitutionnel. Quel impact aura le départ de celui qui avait pour la première fois obtenu le rattachement du Commerce extérieur au Quai d’Orsay et non plus à Bercy ?

Une évolution planifiée en position de force face à Arnaud Montebourg, alors maître critiqué de Bercy. Laurent Fabius laisse aujourd’hui son siège à l’heure où le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, multiplie les déclarations sur l’importance du Commerce extérieur, et pourrait de fait réclamer la tutelle historique de son ministère sur le Commerce extérieur.

C’est lors du remaniement d’avril 2014 que le Commerce extérieur avait rejoint les Affaires étrangères, occasionnant le départ de Nicole Bricq, qui pilotait le maroquin depuis Bercy. Elle fut alors remplacée par Fleur Pellerin, en qualité de secrétaire d’Etat installée au Quai d’Orsay, pour quatre mois seulement. Puis vinrent les dix jours de mandat de Thomas Thévenoud, rapidement « démissionné » en raison de démêlés fiscaux, et remplacé depuis septembre 2014 par Matthias Fekl.

Reste que Laurent Fabius n’aura jamais manqué de prendre directement la main sur son secrétaire d'Etat, notamment en tentant de convaincre le géant chinois Alibaba d’investir en France. Ministre de tutelle du Tourisme, il fut aussi l’un des principaux soutiens à l’ouverture des commerces le dimanche et insiste depuis 2014 sur l’importance de l’accueil réservé aux touristes. Jusqu’à accueillir lui-même les passagers d’un vol Paris-Pékin, avant de lancer en juin dernier une série de mesures dédiées. En octobre, il annonçait la levée d’un milliard d’euros pour atteindre les 100 millions de touristes en 2020, contre 84 millions en 2014.

La bataille pour « Business France »

Mais pour les professionnels du commerce, le point d’orgue de cette lutte d’influence fut la fusion de l’Afii et d’Ubifrance. L’Agence française des investissements internationaux et ses 150 collaborateurs étaient ainsi rattachés à l’Aménagement du territoire, tandis que les 1 400 collaborateurs de l’agence publique d’accompagnement des PME pour les exportations officiaient pour Bercy. Or, les deux organismes comptaient des représentants du ministère des Affaires étrangères au sein des conseils d’administration respectifs.

C’est ainsi que Laurent Fabius fit repousser la fusion jusqu’à s’assurer une tutelle partielle sur la nouvelle structure, rapportèrent rapidement des sources dans les deux ministères. Et c’est fort de cette lutte que la fusion fut confiée en mars 2014 à Véronique Bedague-Hamilius, qui n’est autre que l’ex-conseillère technique de Laurent Fabius lors de son passage au ministère des Finances.

Mais la fusion qui donna naissance à Business France connut rapidement un nouveau rebondissement, avec le premier gouvernement Valls et le départ remarqué d’Arnaud Montebourg. Une énième redistribution des cartes à l’occasion de laquelle Véronique Bedague-Hamilius quitta ses fonctions après un mois d’exercice pour diriger le cabinet du Premier ministre. Le dernier chapitre d’un mécano gouvernemental amorcé lors du désormais fameux « choc de clarification ».

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