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7 avr. 2020
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Confinement : le sport garde la forme, mais les délais de livraisons s'allongent

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7 avr. 2020

Si les ventes en ligne d'habillement s'inscrivent en recul depuis le début de l'épidémie, les ventes d'articles de sport ont elles connu une forte progression sur les deux premières semaines de confinement, selon un baromètre de l'institut de recherche FoxIntelligence publié lundi 6 avril. Il met par ailleurs en lumière les difficultés logistiques des portails, trois quarts des produits mettant désormais plus de cinq jours à être livrés.


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Sur la première semaine de confinement, du 16 au 22 mars, l'enquête menée auprès de 500 000 consommateurs montre une hausse de 54 % des ventes d'articles de sport. Un contraste net avec la situation de l'habillement, qui aurait vu dans le même temps ses ventes divisées par deux. Une différence qui tend cependant à se résorber, comme semblent l'indiquer les chiffres de la deuxième semaine, qui montrent que les ventes en ligne d'articles de sport ne sont plus qu'à 20 % au-dessus de la normale, tandis que la mode a réduit la chute de ses ventes à - 40 %.

Durant la première semaine, en parallèle de l'accélération des ventes d'articles de sport, les ventes d'équipements de fitness ont également bondi. Celles-ci ont en effet explosé de 175 % par rapport à la normale, selon l'enquête. Sur ce terrain, les ventes de cordes à sauter ont été multipliées par 8,9, celles de bandes élastiques de fitness par 8,3, et celles de tapis de yoga par 7,7.

Coïncidence de calendrier, la publication de ces chiffres intervient alors que l'organisation professionnelle du secteur, l'Union Sport & Cycle, publiait elle-même ses projections pour le premier semestre 2020. L'instance représentative, qui regroupe 1 400 entreprises, 500 marques et 3 000 points de ventes, table sur un manque à gagner de 3,1 milliards d'euros de ventes au niveau mondial sur les six premiers mois de l'année. Avec, dans le détail, 1,3 milliard de pertes pour les commerces et 1,2 milliard pour les industriels du secteur (relire notre article dédié).

Les délais de livraison sous pression



Un autre enseignement clef de ces premiers baromètres porte sur l'épineuse question de la logistique en temps de crise sanitaire. Et qui se traduit pour les consommateurs confinés par un allongement notable des délais de livraison. Des délais qui, en temps normal, sont dans 43 % des cas inférieurs à trois jours, et pour 33 % d'entre eux compris entre trois et cinq jours. Une réalité qui est pour l'heure bien compromise.


Ventes par secteur lors de la 1ère puis 2e semaine de confinement, comparées aux niveaux de la semaine du 2 mars 2020 - FoxIntelligence


Ainsi, lors de la deuxième semaine de confinement (23-29 mars), la part des livraisons en moins de trois jours est tombée à 2 %, tandis que celle intervenant dans un délai de trois à cinq jours recule à 26 %. Les livraisons dans un délai de six à dix jours ont elles explosé pour atteindre 38 % des commandes, en hausse de 28 points. Les arrivées sous 11 à 20 jours passent pour leur part de 5 à 18 % des cas, tandis que la part des livraisons à plus de 20 jours a presque doublé, passant de 8 à 14 %.

Au final, ce sont donc désormais 71 % des commandes qui arrivent en plus de cinq jours, contre seulement 24 % en temps normal. Vitale à la poursuite d'activité de portails recourant par ailleurs au télétravail, l'activité logistique doit en effet répondre à des enjeux sanitaires inédits vis-à-vis de ses équipes. "Une priorité" même, nous expliquait au début du confinement Jacques-Antoine Granjon, patron du portail de déstockage Veepee (relire notre interview). Un sujet hautement polémique comme l'a expérimenté Amazon France, qui s'est depuis engagé à prendre des mesures de protection.


Lors de la deuxième semaine de confinement, 72 % des livraisons s'effectuaient en plus de 6 jours - FoxIntelligence


Selon une enquête menée lors de la deuxième semaine de confinement par la fédération de la vente en ligne (Fevad), 94 % des portails poursuivaient alors leur activité. Ils étaient cependant 76 % à avoir connu des chutes de ventes qui, pour la moitié d'entre eux, dépassaient les 50 %.

Au niveau européen, la confédération Ecommerce Europe estime que, sur la moitié des treize marchés étudiés, les portails sont aujourd'hui victimes de surstock ou vont l'être dans les prochains jours. Une situation qui renvoie à celle actuellement vécue par les commerces physiques administrativement fermés dans une bonne partie du continent.

 

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