Par
AFP
Publié le
29 avr. 2008
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

DMC en cessation de paiement, 1.150 emplois menacés

Par
AFP
Publié le
29 avr. 2008

MULHOUSE (Haut-Rhin), 29 avr 2008 (AFP) - Environ 1 150 salariés dont les trois-quarts en Alsace sont menacés par la cessation de paiement du groupe textile DMC annoncée par la direction mardi 29 avril lors de comités centraux d'entreprise extraordinaires à Illzach, près de Mulhouse (Haut-Rhin).

Le groupe a précisé dans un communiqué qu'il saisirait dès demain mercredi le tribunal de commerce de Paris "pour lui faire état des difficultés de trésorerie de ses différentes sociétés" afin que celui-ci statue sur le sort des trois entités : la chaîne de magasins Loisirs et Création, DMC SA et DMC Tissus.

La première audience pourrait intervenir la semaine prochaine, selon la même source.

La "déclaration de cessation de paiement", communément appelée dépôt de bilan, est suivie d'une audience en tribunal de commerce qui décide de la mise en redressement judiciaire assortie d'une poursuite d'activité, ou de la liquidation judiciaire d'une entreprise.

Cette procédure devant la justice administrative apparaît comme l'unique voie possible de sauvetage du groupe, confronté à la hausse de l'euro face au dollar, à la baisse de la consommation depuis le début de l'année et à l'afflux de produits asiatiques, a reconnu sa direction dans son communiqué.

Le groupe DMC a subi un recul de 18,9 % de son chiffre d'affaires en 2007, à 145,3 millions d'euros.

Les trois entités pourraient ne pas connaître le même sort devant le tribunal de commerce car DMC SA est bénéficiaire, contrairement aux magasins Loisirs et Création et DMC Tissus. Cette différence constatée en 2006 s'est confirmée au premier semestre 2007: DMC SA a enregistré une marge opérationnelle positive de + 2,8 millions d'euros alors que Loisirs et Création et DMC Tissus affichaient une marge négative (respectivement 1,6 million d'euros et 300 000 euros).

Sur l'ensemble de l'année 2007, DMC SA a limité le recul de son chiffre d'affaires à 11,7 % contre une baisse de 20,6 % chez Loisirs et Création et une chute de 26 % pour la branche tissus.

Selon la fédération textile CGT, les magasins Loisirs et Création pourraient cesser leur activité.

Au fil de ses restructurations, DMC a concentré aujourd'hui sa production et sa logistique sur quatre sites en Alsace (Mulhouse, Illzach, Saint-Amarin, Colmar), où il emploie 870 salariés. Un plan social annoncé en janvier prévoit la suppression de 208 postes dont la fermeture de l'usine de Colmar, mais la cessation de paiement entraîne son gel, a rappelé Ignace Hermann, secrétaire (CFDT) du comité d'entreprise de DMC SA à Mulhouse.

La crise actuelle constitue le prolongement attendu de 15 ans de difficultés, depuis que l'Asie a commencé à inonder massivement le marché européen de ses produits bon marché et à construire une industrie textile compétitive et à bas coûts.

Entre 1995 et 2008, sous la présidence de Jacques Boubal, les effectifs de DMC ont fondu de 9.000 à un peu plus d'un millier de salariés. "Le bilan de l'ancien PDG se résume en trois nombres : 13 ans, 30 entreprises fermées, 6 000 licenciements", écrivait la CFDT Alsace dans son journal aux adhérents en début d'année. Jacques Boubal a été remercié en février et remplacé par François Demoulin.

La balle est à présent en bonne partie dans le camp du principal actionnaire: le fonds britannique Guiness Peat, entré en 2005 par le rachat des parts du chinois Cha et qui a porté sa participation à 24,3 % en début d'année.

Par Christian ROBISCHON

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.