AFP- Les soldes d'hiver débutent la semaine prochaine dans huit départements, avant un démarrage national le 11 janvier, alors que le recul du textile-habillement pour la quatrième année consécutive a déjà conduit le secteur à multiplier promotions et ventes privées.

Les dates dérogatoires permettent aux commerçants des départements concernés de s'aligner sur le début des soldes dans les pays frontaliers, même si elles sont décriées par plusieurs fédérations, qui dénoncent une distorsion de concurrence.

Dans l'essentiel des DOM-TOM, les dates diffèrent pour des raisons climatiques, sauf en Martinique.

Dès ce lundi 2 janvier, la Lorraine (Meurthe-et-Moselle, Meuse, Vosges et Moselle), proche du Luxembourg et de la Belgique, donnera le coup d'envoi.

Les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, voisins de l'Espagne, tout comme la Guyane, enchaîneront le 4 janvier, avant la Guadeloupe, le 7 janvier, sauf Saint-Barthélemy et Saint-Martin, qui commenceront le 5 mai.

A Saint-Pierre et Miquelon, les soldes débuteront le 18 janvier. A la Réunion, les soldes, d'été cette fois, débuteront le 4 février.

Le début national des soldes d'hiver est lui fixé au mercredi 11 janvier à 8H00 pour cinq semaines, en magasins comme sur internet.

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"Nos clients seront-ils cigales ou fourmis ?", se demande Bernard Morvan, président de la Fédération nationale de l'habillement (FNH, indépendants).

Car depuis l'été, les ventes "se sont contractées", sous l'effet conjugué d'une météo estivale trop tardive et "d'un contexte économique plus incertain, amplifié par les annonces multiples anxiogènes".

Les ménages font des arbitrages eu égard à leurs dépenses contraintes et "il y a beaucoup d'attentisme chez une catégorie de clients qui jusque-là n'étaient pas regardants", souligne-t-il.

En France, 2011 a été l'année la plus chaude depuis le début du XXe siècle selon Météo France. Une douceur peu propice à la vente de vêtements chauds ou bottes.

Les ventes de textile-habillement, dans le vert au premier semestre, sont reparties à la baisse en juillet. L'année devrait finalement marquer un recul de 2,1%, selon l'Institut français de la mode (IFM), qui prévoit un repli de 1,8%, en 2012.

Le secteur avait déjà baissé en 2010 (-0,6%), 2009 (-4%) et 2008 (-3%).

"Je pense que les soldes vont être assez pitoyables. Le climat économique fait qu'on n'a pas envie de dépenser", estime Jean-Pierre Mocho, président de la Fédération française de prêt-à-porter féminin.

Pour les consommateurs, les soldes risquent d'apparaître comme une opération de prix barrés supplémentaire, après de multiples promotions depuis la rentrée pour séduire le chaland.

Selon Jean-Pierre Mocho, les soldes devraient être d'autant plus faibles que les commerçants, prudents, ont moins stocké de marchandises que d'autres années.

Jean-Michel Silberstein, délégué général du Conseil national des centres commerciaux (CNCC), table lui sur de premiers jours de soldes "d'un bon niveau".

"Les soldes sont traditionnellement un moment où on se décomplexe quand on est consommateur", relève-t-il, estimant, lui, que "les stocks sont élevés".

"Le consommateur sera au rendez-vous, mais on sent bien qu'il est très frileux en ce moment", indique de son côté Jean-Marc Génis, président de la Fédération des enseignes de l'habillement (FEH, chaînes). Il s'attend à des soldes "normaux".

En attendant le démarrage officiel, de nombreuses enseignes pratiquent la semaine précédant les soldes des ventes privées avec remises pour leurs clients fidèles. Certaines s'y sont mises dès cette semaine.
Par Andrea GRAELLS