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10 févr. 2022
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Des fabricants textiles coordonnent la promotion des fibres à base de plantes

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10 févr. 2022

Pour réunir à terme les fibres à base de plantes sous un même étendard, les directions d'Ananas Anam, Bananatex et Regenerate Fashion annoncent le lancement d'une "Fibral Material Alliance", via laquelle les spécialistes des fibres alternatives entendent bousculer le paradigme des matériaux de la filière.


Ananas Anam


Officialisée cette semaine, l'initiative est portée par Carmen Hijosa, fondatrice de l'entreprise Ananas Anam,  célèbre pour sa fibre issue des feuilles d'ananas et présentée comme une alternative au cuir. S'engagent également Hannes Schoenegger, le fondateur de Bananatex, qui propose de son côté une fibre conçue à partir de feuilles de bananiers, ainsi que Ricardo Garay de Regenerate Fashion, une agence de conseil brésilienne spécialisée dans les transformations responsables de la filière textile. L'initiative emmène également dans ses rangs Circular Systems, dont les solutions Texloop, Agraloop et Orbital doivent accompagner le secteur sur le chemin de la circularité.

"Cette alliance cherche à aligner les fibres d'origine végétale sous une ombrelle commune afin de fournir un soutien et de favoriser des solutions pour guérir les écosystèmes et remédier aux impacts néfastes de l'industrie textile", indique Ananas Anam.

"Ces matériaux naturels sont issus de précieuses ressources renouvelables, comme l'abaca, les feuilles d'ananas, le lin oléagineux ou chanvre, les nouveaux déchets agricoles et les sous-produits. Mais, malgré les évolutions de l'industrie textile au cours de la dernière décennie, les avantages des fibres naturelles ont été négligés au profit des matériaux biosynthétiques facilement disponibles et des fibres cellulosiques artificielles", poursuit la société.

Pour remédier à ce déficit de notoriété et d'utilisation des fibres naturelles, cette alliance s'engage à apporter un soutien à ses organisations membres, que leurs offres se composent de fibres entièrement végétales provenant de sources vierges, ou que leurs offres se constituent de textiles, matériaux non tissés ou alternatives au cuir.

Les matières synthétiques toujours majoritaires



En 2020, la production mondiale de fibres était dominée à 62% par les matières synthétiques, dont 52 % de polyester, selon le rapport Textile Exchange. Les fibres naturelles n'ont représenté que 29,9% de cette production, dont 24,2 % pour le seul coton, tandis que les fibres cellulosiques ont pesé 5,9 % du total, dont 4,73% pour la viscose.

"L'utilisation de fibres spécialisées à base de plantes, telles que l'ortie, le lotus, le kapok et d'autres, suscite un intérêt croissant", note l'organisation. "L'utilisation de résidus de culture, tels que paille de riz, feuilles d'ananas, troncs de bananiers, écorce de canne à sucre et autres sont autant de domaines émergents."


Bananatex


Pinatex est l'un des chefs de file de ces matériaux alternatifs. Son positionnement comme alternative au cuir (NB: le cuir étant une appellation strictement réservée en France à des matériaux d'origine animale) se retrouve chez d'autres acteurs comme MuSkin, MycoWorks ou MYCL, qui officient à partir de champignons. S'y ajoutent Mirum (coton, fibre de coco et caoutchouc), Provenance (collagène), Ultrafabrics (maïs et polyester), Vegea (raisin) ou Vitrolabs (cellules souches).

 

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