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8 janv. 2021
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E-commerce: la Chine renforce son contrôle sur les transactions en ligne

Publié le
8 janv. 2021

Après avoir durci le ton face aux situations monopolistiques de ses géants du web, la Chine entend désormais mieux encadrer les transactions de biens et services en ligne, dans le cadre d’une consultation qui va durer jusqu’au 7 février. 


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Le CAC (Cyberspace Administration of China) indique qu’une évolution des mesures permettrait de "favoriser le développement sain et ordonné des services d'information sur internet”. Via le réseau social WeChat, l’instance ajoute qu’une telle évolution protégerait les droits et les intérêts des citoyens et des organisations, et préserverait la sécurité nationale et les intérêts publics.

Selon Reuters, l’objectif serait surtout de mettre à jour des règles instaurées voilà deux décennies, en étendant leur application aux “services d’information en ligne”. Ce qui permettrait d’étendre l’application des textes aux plateformes de vente et de streaming, mais également aux moteurs de recherche et sites d’information. 

L’instance régulatrice était jusque-là principalement active sur les réseaux sociaux chinois, veillant à la non-diffusion de “rumeurs” ou de contenus pornographiques sur l’internet local, et s’assurant que les contenus informationnels et éducatifs aient reçu au préalable une licence gouvernementale.

Critiques locales et internationales



Cette évolution voulue de l’encadrement des entreprises du net chinois s’inscrit dans une phase de pression grandissante exercée par Pékin sur le secteur. La première mesure réglementaire sérieuse prise par la Chine à l'encontre de ce dernier avait eu lieu en décembre 2020, avec un projet de règles visant à dissuader les comportements monopolistiques des sociétés d'internet.

Il a également averti les géants nationaux de l'internet de se préparer à un examen plus approfondi, après avoir imposé des amendes et ordonné des enquêtes sur les transactions impliquant le groupe Alibaba et Tencent Holdings.

Les observateurs internationaux n’avaient pas tardé à faire le lien entre ces contrôles et les critiques exprimées contre Pékin par Jack Ma. Le fondateur d’Alibaba, devenu le visage du web chinois et profitant d’une influence grandissante, avait critiqué en octobre la réglementation financière chinoise.


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Ces déclarations avaient amené à une suspension de l’introduction en Bourse d’Ant Group, filiale financière d’Alibaba, pour 31,57 milliards d’euros. Le groupe a depuis reçu une amende, tandis que Jack Ma reste pour sa part aux abonnées absents, nourrissant de nombreuses théories sur les réseaux sociaux occidentaux.

La volonté de mieux encadrer le web chinois trouve aussi un motif au niveau diplomatique. Donald Trump menaçait il y a quelques jours de bannir des Etats-Unis toutes transactions menées par Alipay, WeChat et autres applications chinoises, jugées comme des menaces pour la sécurité nationale américaine.

Washington menace également d’ajouter Alibaba et Tencent à la liste noire des entreprises soupçonnées d'appartenir à l’armée chinoise. Des éléments qui poussent certains analystes à voir dans la mise au pas du web chinois par Pékin un moyen de préparer des relations plus apaisées avec les USA, à quelques jours de la transition de pouvoir.




 

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