Eleven Paris demande l'ouverture d'une procédure de sauvegarde

Eleven Paris démarre l’année non pas par les salons mais par le tribunal qui devrait, selon nos informations, statuer rapidement sur une demande de mise en sauvegarde. Une demande qui devrait permettre à la marque, qui a grandi très vite et vu, en 2015, le fonds Naxicap entrer à son capital, de se réorganiser pour renouer avec la croissance et surtout avec les bénéfices. Eleven Paris est en effet dans le rouge depuis deux ans, selon nos informations.

Pour piloter le changement, les actionnaires, dont Dan Cohen, le cofondateur, se sont mis d’accord sur la nomination au poste de CEO de Thomas Camille. Judith Benhamou, directrice générale sous contrat de mission, a quitté la société. 

Le manager était depuis dix ans dans le groupe Celio, où il était entré comme directeur de Laurent Cerrer et était au fil des années devenu CEO de Celio Club, l’enseigne premium du groupe français. Pour mener à bien ses missions, un directeur financier sera nommé sous peu. 

Après plus de dix ans d’existence, Eleven Paris avait ouvert son capital pour ouvrir une nouvelle page de son histoire, notamment en renforçant l’international et le retail. Ainsi, le fonds Naxicap a pris près de 23 % du capital. Les autres actionnaires restent les deux fondateurs, Dan Cohen et Oriel Bensimon, ainsi que le VOG Group (Bash, Ella Luna…), faisant partie de la galaxie familiale. 

Mais Eleven Paris, qui a bâti aussi son succès sur des t-shirts rock décalés, aurait été survalorisée par le fonds au moment des négociations. D’autant plus que la marque a du régler un litige aux Etats-Unis et pas des moindres. Elle était en effet visée par une plainte collective de Rihanna, Beyoncé, Kanye West, Pharell Williams et Jay Z pour utilisation de leur image sans autorisation. Un accord à l'amiable qui a pu aussi plomber les comptes à un moment où les ventes ont baissé avec 34 millions d'euros atteints vraisemblablement en 2015 contre environ 38 millions il y a un an. 

Jean-Paul Leroy et Bruno Joly