Emporio Armani : Giorgio en mode patriote

Auteur :

Godfrey Deeny

Traduit par
Paul Kaplan

Publié le
16 juin 2019

La dernière collection Emporio Armani semblait taillée dans des matières précieuses venues de loin : les vêtements imaginés par Giorgio Armani avaient quelque chose d'exotique et d'inattendu dans leur aspect et leur tombé. 

Le défilé était également un événement sportif : à la fin du show, Giorgio Armani a invité une trentaine d'athlètes italiens sur le podium, dont des stars de l'équipe paralympique. Le couturier était d'humeur si patriote que son podium était éclairé par une gigantesque projection lumineuse qui reprenait les couleurs du drapeau italien : rouge, blanc et vert.

Mais le clou du spectacle, c'était bien les matières utilisées pour la collection, brillantes et lumineuses, utilisées sur des gilets métallisés froissés, des costumes couleur acier rosé, des pardessus cuivrés et des vestes de smoking luisantes aux teintes profondes.

Tout au long du défilé, on a pu admirer le talent de tailleur de Giorgio Armani, comme sur ses costumes croisés déstructurés ou ses pantalons classiques impeccables, coupés tantôt en organza métallisé ou en rayures cricket d'étudiant anglais, jusqu'aux pantalons de parachutistes ultra-amples, dont trois étaient portés par des mannequins sanglés dans de véritables parachutes d'un blanc immaculé.

 
Pour le bord de mer, Giorgio Armani propose des vestes à double boutonnage décontractées, coupées dans des mélanges de jute délavée, de lin et de viscose irisée.

Seul bémol, on pourrait peut-être reprocher à Giorgio Armani de suivre servilement la tendance récente des imposantes chaussures de sport high-tech. On sait bien que Demna Gvasalia en a vendu plusieurs centaines de milliers de paires, mais ce n'est pas vraiment l'idée qu'on se fait d'Emporio Armani.

Dans l'ensemble, impossible de nier qu'il s'agissait d'une véritable déclaration de mode, élégante et percutante, surtout de la part d'un homme qui, s'il va souffler ses 85 bougies, continue d'innover.

 
Vers la fin du défilé, le légendaire créateur italien a montré une douzaine de smokings confectionnés dans des jacquards audacieux, tissés dans différentes nuances de noir. Juste avant que les athlètes italiens ne fassent leur entrée sur le podium, chaleureusement applaudis pas le public.
 
« Il s'agit de représenter la réalité de la ville d'aujourd'hui. Il était temps de changer un peu », a-t-il déclaré après le défilé, dans un large sourire.