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Etranglés par la crise, les commerçants s'affrontent à coup de soldes

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AFP
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1 avr. 2009

PARIS, 1 avr 2009 (AFP) - Confrontés à une chute des ventes depuis le début de l'année en raison de la crise, les magasins d'habillement tentent de faire revenir les clients à coup de soldes et promotions, qu'ils peuvent désormais lancer plus librement grâce à une nouvelle législation.



Les ventes d'habillement en janvier sont légèrement remontées de 2 % à 3% par rapport à janvier 2008, grâce aux soldes d'hiver, selon les fédérations interrogées par l'AFP. Mais en février elles ont dégringolé de 10 % en moyenne, et jusqu'à 15 % dans les grandes chaînes, selon la Fédération des enseignes de l'habillement (FEH) qui représente des chaînes comme Zara, Naf Naf ou Celio.

Le secteur de la chaussure a également été touché, selon la Fédération professionnelle Procos, qui regroupe le commerce non alimentaire. Il s'agit des pires contre-performances depuis dix ans, principalement liées à la crise, souligne Procos, alors que 2008 s'est déjà révélé morose.

es chiffres pour le mois de mars ne sont pas encore disponibles, mais "ils ne devraient pas être bons", selon Jean-Michel Silberstein, délégué général du Centre national des centres commerciaux (CNCC). "Avril sera meilleur grâce aux soldes flottants, tout comme juin grâce aux soldes d'été", espère-t-il.

Depuis le début de l'année, une nouvelle loi autorise les commerçants à choisir deux semaines supplémentaires de soldes, en plus des deux périodes fixes nationales de cinq semaines, respectivement en juin pour les soldes d'été et en janvier pour ceux d'hiver. Cette réforme, votée dans le cadre de la Loi de modernisation de l'économie, est censée relancer la consommation.

Les boutiques indépendantes, menées par la Fédération nationale de l'habillement (FNH), sont radicalement opposées à ces soldes "flottants", estimant qu'ils ne dopent pas la demande mais contribuent à réduire les marges des commerçants.

"Si nous vendons toujours en solde, cela va se traduire par des licenciements et des fermetures de magasins", a prévenu Charles Melcer, président du FNH (150 000 emplois et 45 000 boutiques), qui va boycotter ces soldes "flottants".

En revanche la grande distribution, les grands magasins et les chaînes n'hésitent pas à les utiliser, certains proposant déjà des ristournes de 30 % à 80 %.

"On ne voulait pas de cette loi mais il faut en profiter. Il y a une anarchie car les commerçants n'arrivent pas à trouver un accord autour d'une date commune. Il faut espérer qu'à la longue, nous aurons un consensus", relève Jean-Marc Genis, président exécutif de la Fédération.

La FEH avait tenté fin 2008 d'établir une date commune à tous les commerçants pour des soldes au printemps fin mars et pour l'automne en novembre. Elle a échoué, les commerçants préférant jouer en solo : "face à la crise, ils veulent garder la liberté d'agir rapidement pour prendre avantage sur les concurrents", regrette M. Genis.

Certaines chaînes et certains distributeurs ont ainsi commencé les soldes la semaine dernière, alors que d'autres préfèrent attendre mi-avril. La nouvelle législation permet également aux commerçants de liquider les stocks plus aisément, ce qu'ils n'hésitent pas à faire.

"Les commerçants aux politiques de prix agressives, les magasins d'usine et les discounters seront gagnants dans cette crise", estime M. Silberstein, pour qui le secteur a eu tendance au cours des récentes années d'"euphorie de la consommation" à gonfler les prix.

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