Etude: le lin vu par les Européens, les Américains et les Asiatiques

A l'heure où la crise sanitaire semble accélérer les aspirations à une consommation plus responsable, une étude de l'Institut français de la mode (IFM) se penche sur la perception par les consommateurs du lin, matière écoresponsable produite quasi exclusivement en Europe. Cette enquête menée dans six pays montre un matériau qui ferait l'objet de fortes intentions d'achat, notamment en Asie.

L'étude a été menée pour le compte de la CELC (Confédération Européenne du Lin & du Chanvre) en France, en Italie, au Royaume Uni, aux Etats-Unis, et pour la première fois en Chine et en Inde, avec pour chaque pays 1.100 consommateurs interrogés.

Il en ressort de fortes intentions d'achat dans les douze prochains mois au Royaume-Uni (48%), en France (48,6%), aux Etats-Unis (65,3%) et en Italie (67,4%), et plus encore en Chine (75,2%) et en Inde (82%).

Des achats dont les motivations varient: France, Royaume-Uni et Inde en louent par exemple le style, là où les consommateurs chinois mentionnent surtout les qualités thermorégulatrices du matériau, ainsi que son faible impact environnemental.

En France et en Chine, le lin serait la seconde matière mode préférée des répondants, derrière le coton, tandis qu'un sondé sur dix le mentionne en Inde. Côté produits, Français, Italiens, Britanniques et Indiens associent principalement le lin à une chemise. Les Italiens mentionnent également les robes d'été, tandis que les Chinois l'associent à une veste, et que les Indiens le projettent également en kurta (tunique à manches longues, ndlr).

Mais ces consommateurs connaissent-ils l'origine de la matière? Les acheteurs américains et indiens sont les moins bien informés, avec respectivement 54,9% et 52,5% seulement y voyant une fibre végétale. Côté géographie, entre 61,2 % et 84,5 % des panels identifient la culture du lin en Europe. En revanche ils sont, à tort, entre 63,6% et 78,4% à penser que la culture du lin se pratique partout dans le monde, là où elle est en réalité à 80% concentrée en Europe de l'Ouest (France, Belgique et Pays-Bas), du fait de ses exigences climatiques.

Se pose également la question du niveau de gamme auquel le lin est spontanément associé. Selon l'IFM, il est considéré comme une fibre haut de gamme par 68,1% des Italiens et 55,3% des Français, dont le pays est la première zone mondiale de production. Et si le prix du lin est plus élevé que celui des autres matières, ceci est justifié selon entre 69,1% (Royaume-Uni) et 94,2% (Inde) des répondants.

Le lin est la matière qui respecte le plus l'environnement, selon les répondants français, italiens et chinois, le coton arrivant toujours en tête en Inde, aux Etats-Unis et au Royaume (où le lin est aussi devancé par la laine). En conséquence, environnement et proximité sont au cœur des critères d'achat de lin.

Parmi ceux-ci, 52% des Chinois mentionnent son faible impact environnemental, et entre 40,8% et 43,2% des Italiens, Chinois et Indiens mentionnent sa production respectueuse de l'environnement. Entre 20% et 22,3% des Français, Britanniques et Américains citent quant à eux le caractère local de sa production.

"Les résultats de ce Baromètre du Lin 2021 offrent de nouvelles perspectives sur de vastes marchés qui sont appelés à devenir très importants pour certains", se réjouit Marie-Emmanuelle Belzung, déléguée générale de la CELC. "De par leurs longues traditions textiles dans d’autres secteurs ou matières, on perçoit de la part de ces pays à fort potentiel de croissance une oreille attentive à l’origine et à la culture du lin européen. Ce terreau favorable doit absolument être cultivé avec des actions ciblées de marketing et de développement, telles que nous en avons réalisées en Europe au cours des dernières années."

Fédérant 10.000 entreprises de la filière, la CELC a récemment intégré le "Product Environmental Footprint Category Rule Apparel & Footwear", instance chargée par la Commission européenne d'établir à horizon 2022 une méthodologie unique d'évaluation de la durabilité des produits.

En France, la filière avait en juillet 2020 reçu le soutien médiatisé de quelque 80 députés et du ministre de l'Agriculture. Plus récemment, la filière européenne du lin s'est dotée d'une plateforme d'e-sourcing.

Etude: le lin vu par les Européens, les Américains et les Asiatiques

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