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Traduit par
Marguerite Capelle
Publié le
14 févr. 2019
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Fashion Week de Londres : le Brexit va-t-il vider les premiers rangs des défilés ?

Traduit par
Marguerite Capelle
Publié le
14 févr. 2019

Il y a un quart de siècle, une célèbre une du Sun annonçait : « Si Kinnock gagne, est-ce que la dernière personne à quitter la Grande-Bretagne peut penser à éteindre la lumière, s’il vous plaît ? ». Il contribua à la victoire inattendue du parti conservateur aux élections législatives contre le leader travailliste. Près de 27 ans plus tard, il ne paraît pas incongru de considérer la Fashion Week de Londres qui s’ouvre ce week-end comme l’ultime défilé, alors que le secteur se prépare au risque très réel d’une impasse sur le Brexit. Et à la probabilité de voir lentement mais sûrement les premiers rangs des défilés désertés dans un « frexit » (front row exit, ndlr), alors que les leaders du secteur consacrent de plus en plus de leur précieux temps aux défilés organisés hors de Grande-Bretagne.


Soleil couchant sur la Fashion Week de Londres


Peu d’entreprises de ce pays sont davantage opposées au Brexit que celles du monde de la mode, d’autant plus que tous les défilés de Londres présenteront des matériaux et pour beaucoup des talents créatifs provenant d’Europe continentale. Alors que les invités de la prochaine Fashion Week convergent vers Londres pour assister aux défilés programmés du 14 au 19 février, ils auront donc à l’esprit, bien avant les vêtements, le spectacle et les frissons, l’idée que ce sera très probablement la dernière saison anglaise sur les podiums avant le Brexit, qui doit entrer en vigueur le 29 mars.

Il n’y a guère d’industrie créative plus inquiète à l’idée de quitter l’Europe et rares sont les arts appliqués qui dépendent autant des talents provenant de toute l’Union européenne. Voyez d’ailleurs : s’il fallait nommer les 20 meilleurs défilés à voir à Londres, la moitié serait l’œuvre de créateurs qui ne sont pas britanniques. Il suffit de regarder les noms : Mary Katrantzou, Roksanda Ilincic, Simone Rocha, Roland Mouret et Riccardo Tisci chez Burberry. Pas vraiment les locaux de l’étape, pas vrai ? Et beaucoup de créateurs britanniques ont au moins un parent né en dehors du pays : c’est le cas d'Hussein Chalayan, qui va fêter ses vingt-cinq ans de création cette semaine à Sadler’s Wells.

D’autre part, les nouveaux créateurs néophytes font gonfler le pourcentage de talents non britanniques à découvrir dans la capitale anglaise. Rien que pendant les premières vingt-quatre heures, parmi les noms à suivre figurent Paula Canovas del Vas et Ernesto Naranjo (Espagne), Gayeon Lee (Corée), Bora Aksu (Turquie) Renata Brenha (Brésil) et Ryan Lo (Hong Kong), Marta Jakubowski (Pologne), Kiko Kostadinov (Bulgarie) et Xu Zhi (Chine). Et de fait, vu le nombre relativement faible de marques internationales de grande envergure par rapport à Milan ou Paris, tout l’intérêt d’aller à Londres a toujours été de trouver des talents bruts, novices et expressifs.

La plupart des créateurs cités ci-dessus se sont formés dans l’une des deux célèbres écoles de mode de Londres, Central Saint Martins et le London College of Fashion. Ce dernier est le plus grand établissement d’enseignement de la mode d’Europe et compte près de 6 000 étudiants en incluant les programmes de master. Il se prépare à une baisse massive du nombre d’étudiants européens si le Brexit tel que Theresa May l’imagine prévaut. Et pire encore, s’il n’y a pas d’accord du tout.

Au London College of Fashion, les étudiants britanniques paient actuellement 9 000 livres sterling par an et leurs collègues européens se voient appliquer le même tarif. Les étudiants non-européens paient le double, soit 18 000 livres. Mais après le Brexit, les citoyens de l’UE seront traités comme tous les autres étudiants étrangers, ce qui signifie que leurs frais de scolarité vont doubler du jour au lendemain. « Le nombre d’Européens a clairement baissé cette année. Et nous nous attendons à ce que le Brexit conduise à une chute drastique », regrettait Matthew Drinkwater, directeur de l’Agence d’innovation pour la mode de l'établissement.

Londres reste un rendez-vous explosif qui regorge de talent créatif et fait l’envie de ses rivaux italiens et français, mais le Brexit pourrait réduire tout cela à néant. Si les Européens sont contraints pour des raisons économiques de choisir les universités du continent, à Anvers, Florence, Milan et Paris, ils feront inévitablement leurs débuts sur les podiums et développeront leurs marques dans ces villes.

Il y a un an, la reine a fait sensation en apparaissant au premier rang du défilé de Richard Quinn pour remettre au créateur le tout premier Prix de la Reine Elizabeth II de mode britannique. Le mois dernier, elle a évoqué « le bon sens » et appelé à « ne jamais perdre de vue la situation dans son ensemble », des paroles interprétées comme une façon de souhaiter des discussions moins toxiques sur le Brexit. Depuis, nous avons appris que le gouvernement s’était organisé pour pouvoir évacuer la monarque, au cas où le Brexit tourne au vinaigre.

Mais on peut dire que certains jouent de la lyre tandis que Rome brûle, car même avec l’ombre massive du Brexit, la saison ne manquera pas d’événements : le Canada, Hong Kong et l’Inde vont présenter des défilés conjoints. Le magasin influent Browns accueillera le lancement de Björn Borg by Robyn. L’espace physique de son concurrent Matches Fashion, au 5 Carlos Place, organise un petit-déjeuner mode pour Palmer Harding. L’Evening Standard prévoit une réception tandis que Fashion Scout a l’intention de mettre en lumière une flopée de jeunes espoirs slovaques. Derek Blasberg, célébrité YouTube, organise une fête pour David et Victoria Beckham dimanche soir. Et lundi, la super top Natalia Vodianova présentera sa toute dernière Fabulous Fund Fair, une soirée caritative au profit de sa fondation, Naked Heart.

Peut-être que les lumières ne s’éteindront pas tout de suite. Mais après le Brexit, il faut s’attendre à davantage de chaises vides au premier rang des défilés, quand les acheteurs étrangers, les rédacteurs de mode et les stylistes « frexiteront » et fileront ailleurs, dans le sillage de la nouvelle génération de créateurs de mode.

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