Galeries Lafayette : Thiais et Béziers ferment, Lille en suspens

Auteur :

Matthieu Guinebault

Publié le
31 mars 2015

Les Galeries Lafayette vont fermer leurs magasins de Thiais et Béziers, qui emploient respectivement 117 et 45 salariés. Pour Lille, le grand magasin conditionne son maintien à la renégociation engagée autour de son bail. Le siège parisien fait lui l’objet d’un plan de départs volontaires touchant 90 postes sur 1 100.

Dans les cas de Béziers et Belle Epine (Thiais), l’entreprise pointe des magasins « dont la situation financière précaire et les pertes récurrentes réalisées malgré les moyens très importants qui y ont été consacrés au fil des années grèvent trop significativement les capacités d’investissement du reste du réseau de province ».
 
La direction se serait engagée auprès du comité d’entreprise tenu le 31 mars à reclasser les salariés au sein du groupe en vu d’éviter tout licenciement. Reste que reposent aussi sur ces magasins les emplois de vendeurs directement pris en charge par les marques. Il y aurait ainsi quelque 80 démonstrateurs à Thiais, et près de 40 à Béziers. Les fermetures de Thiais et Béziers devraient intervenir en fin d’année, selon les syndicats.

Dans le cas de Thiais, une réunion avait eu lieu le 12 mars pour évoquer les mauvais résultats du grand magasin situé dans le centre commercial Belle Epine. L’ouverture dominicale ou la fermeture du sous-sol aurait été envisagée, selon les syndicats. Mais c’est finalement le non-renouvellement du bail qui aura été retenu par la direction.
 
A Béziers, le départ prochain des Galeries s’était fait sentir au point que la municipalité avait racheté pour 2,3 millions d’euros le bâtiment en fin d’année. La mairie a fait savoir qu’un appel d’offres aura lieu pour la vente de l’immeuble, mais avec la volonté d’y maintenir un commerce haut de gamme plutôt que de céder au plus offrant.
 
Lille sera pour sa part fixé sur son sort dans les prochaines semaines. « Le loyer, devenu une charge trop lourde, ne permet plus d’absorber ses coûts d’exploitation », indique la direction. « Alors que le magasin n’a jamais été rentable depuis son ouverture en 2007, l’entreprise souhaite ainsi se donner la marge de manœuvre nécessaire pour tenter de sauvegarder l’activité de son magasin à Lille, en renégociant les termes de ses accords avec son bailleur. »

Le magasin, dont le bail court jusqu’en mars 2016, aurait perdu quelque 50 millions d’euros depuis son lancement. L’emplacement génère 134 emplois directs, ainsi que 70 postes de démonstrateurs. Un déménagement de l’enseigne dans une adresse lilloise moins onéreuse aurait déjà été envisagé comme une alternative à un abandon pur et simple de la métropole nordiste.
 
Mais les maillons faibles du réseau de boutiques ne sont pas les seuls à faire les frais de l’optimisation des coûts actuellement à l’œuvre. Le siège parisien va lui aussi connaître des réductions de poste. « L’adaptation de l’organisation de leur siège permettrait aux Galeries Lafayette de réduire leurs coûts de structure », selon la direction, « qui pèsent sur la capacité globale d’investissement de l’entreprise, d’améliorer leur réactivité opérationnelle et d’être en prise plus directe avec le coeur de l’activité. »
 
Pour le directeur général des Galeries Lafayette et du BHV Marais, Nicolas Houzé, l’ensemble de ces mesures sont « des efforts importants, mais nécessaires » pour permettre au groupe de « retrouver des capacités d’investissement et regagner en agilité ». Avec l'objectif d'appliquer le plan Ambitions 2020 qui passe par une internationalisation accrue et l'ouverture de nouveaux points de vente en France dans des zones commerciales de premier plan.