Par
Reuters
Publié le
13 déc. 2018
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Gilets jaunes : le gouvernement appelle à la fin des manifestations

Par
Reuters
Publié le
13 déc. 2018

Le gouvernement a exhorté jeudi les « gilets jaunes » à ne pas manifester de nouveau samedi à Paris et ailleurs en France, jugeant qu'il ne serait « pas raisonnable » de poursuivre le mouvement dans le climat créé par l'attentat de Strasbourg.


Un week-end crucial pour les commerçants à dix jours de Noël menacé par les gilets jaunes - Reuters


L'exécutif n'a cependant pas prévu d'interdire pour l'heure de nouveaux rassemblements de « gilets jaunes », mobilisés chaque week-end depuis le 17 novembre.

« Aujourd'hui, le temps est venu de cesser ces manifestations au quotidien sur les ronds-points et surtout samedi à Paris et dans les autres villes de France », a déclaré le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, sur Public Sénat.

L'exécutif invoque à la fois la fatigue des policiers et gendarmes, éprouvés par quatre samedis consécutifs de manifestations émaillées de violences, et les suites de l'attentat de mardi, qui a fait au moins trois morts à Strasbourg.

Aux yeux du gouvernement, les récentes annonces d'Emmanuel Macron sur le pouvoir d'achat - hausse du revenu des salariés au smic, défiscalisation des heures supplémentaires, notamment - ont en outre apporté une réponse au malaise social.

Pour le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, qui s'exprimait sur CNEWS, il ne serait « pas raisonnable » de descendre une nouvelle fois dans les rues. « Il serait préférable que, ce samedi, chacun puisse vaquer de manière apaisée à des occupations d'un samedi avant les fêtes. »

Il est difficile de faire des pronostics sur l'affluence du week-end à venir et sur la forme que pourrait prendre la mobilisation, tant le mouvement obéit à une logique décentralisée, sans chef et sans porte-parole consensuel.

Les cortèges en tout genre ont rassemblé 136 000 personnes le 1er puis le 8 décembre, après un pic à près de 300 000 le 17 novembre, selon les estimations du ministère de l'Intérieur.

« Ne pas surcharger la barque »

Plusieurs « gilets jaunes » influents sur les réseaux sociaux, dont Priscilla Ludosky et Maxime Nicolle, ont maintenu jeudi leur appel à manifester, assorti de revendications sur la TVA ou la réduction des « privilèges » réservés aux élus. A l'inverse, le groupe des « Gilets jaunes libres » mise sur une « trêve ».

« A ce stade, (...) nous n'avons pas décidé d'interdire les manifestations », a précisé Benjamin Griveaux sur CNEWS, en expliquant qu'une telle mesure n'aurait pas d'effet dissuasif sur « des personnes qui souhaitent casser, piller, voler, taper sur les forces de l'ordre ».

La journée de samedi pourrait ressembler à celle du 17 novembre, marquée par une mobilisation nettement plus importante en régions qu'à Paris, juge-t-on de source familière du dossier. Dans ce scénario, seuls des jusqu'au-boutistes et des militants d'extrême gauche feraient le déplacement dans la capitale.

Les appels du gouvernement ont trouvé un écho chez le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, pour qui il « serait de bon ton de ne pas surcharger la barque ».

Dans un communiqué, le syndicat Alliance-Police nationale demande pour sa part aux « gilets jaunes » de faire « preuve de responsabilité dans l'organisation de leurs manifestations », tout en disant comprendre les motivations exprimées.

Les dernières journées de mobilisation ont donné lieu à des violences d'une ampleur sans précédent depuis des décennies à Paris et dans d'autres grandes villes comme Toulouse, Bordeaux et Marseille. Les autorités imputent celles-ci principalement à des éléments de l'ultra-gauche et de l'ultra-droite.

© Thomson Reuters 2024 All rights reserved.