Hier, Alain Sevellec, instigateur du Salon des glisseurs, rendez-vous de la côte Atlantique autour du matériel des sports de glisse né fin septembre dernier, a annoncé rebaptiser l’événement Glissexpo. Une décision qui a un écho tout particulier dans le secteur de la glisse.
"Il y a une nostalgie de ce salon, argumente Alain Sevellec. Depuis sa fin en 2002 on m’en parlait. Et l’an dernier à la fin du premier Salon des glisseurs on faisait encore le parallèle. Glissexpo cela donne envie. C’est le salon qui a accompagné le milieu de la glisse lorsque celui-ci est sorti de l’anonymat".

A la fin des années 1990, Glissexpo, c’est l’événement phare du monde de la glisse. Après une première édition au casino de Biarritz en 1991 où Alain Sevellec et Richard Harnie Cousseau réunissent 85 exposants soit près de 200 marques, le salon séduit les marques et les professionnels du secteur. Dès sa troisième édition le salon s’installe à Anglet, sur la plage. "C’était vraiment osé se rappelle Alain Sevellec, car face aux grands salons sports de l’époque qui mettaient de la moquette, nous avions vraiment les pieds dans le sable. Mais cela s’est révélé payant".

Plus de 500 m² couverts sont destinés à accueillir le rendez-vous professionnel - Photo Salon des glisseurs 2011

L’univers de la glisse a le vent en poupe, si bien qu’une édition hivernale débarque à Paris en 1995 à l’Aquaboulevard puis à DisneyVillage pour finir à la Porte de Versailles dans le hall du (feu) Salon international de l’habillement masculin. En 1997, le salon hiver compte 20 000 mètres carrés outdoor et 12 000 mètres carrés en intérieur. Et la session d’été attire 270 exposants pour plus de 700 marques bien au-delà du surf. On retrouve des acteurs de la neige mais aussi des spécialistes de l’outdoor.

Un succès qui attire les investisseurs. En 1998, les fondateurs cèdent 49% du salon à la Sodes. Puis en 1999, année où l’événement atteint son summum avec 600 exposants et 1 200 marques, le salon est repris par le groupe Fair Team, qui possède aussi le salon parisien Tranoï.
Le propriétaire décide d’installer l’événement dans un univers plus mode, sur Paris en 2000. "A ce moment donné, l’environnement allait bien au-delà de la glisse, se souvient Franck Laporte, directeur exécutif de la structure Eurosima, qui regroupe les grands acteurs du secteur. Le salon était arty, street à dominante sports alternatifs urbains. Nous n’avons plus suivi".

Gliss'expo s’enlise alors dans des conflits internes. "J’étais contre ce départ sur Paris, confie Alain Sevellec, mais je n’ai plus du tout suivi lorsqu’il a été décidé de placer la session hiver avec le SIG de Grenoble j’ai donné ma démission en janvier 2002, juste avant la dernière édition". Glissexpo fait alors une tentative de retour sur la côte basque mais sans succès et disparaît après la session de septembre 2002.

Alors qu’Alain Sevellec monte successivement les salons mode Foxecs et Pix&Mix à Bayonne, face au vide laissé sur le créneau purement glisse, les professionnels du secteur tentent alors de relancer une dynamique sur la côte basque. "Nous étions en contact avec l’Ispo et les Américains d’ASR pour fonder un nouveau rendez-vous, explique Franck Laporte. En 2003 nous avons contractualisé avec l’Action sports retailers". Le salon est ambitieux mais la côte basque ne dispose pas de structure réellement dédiée pour ce type d’événement et après deux sessions estivales déficitaires, les Américains décident de se retirer. "C’est aussi à cette époque qu’est apparue la dissociation des périodes entre le textile et l’équipement, précise Franck Laporte. Suite à cela nous avons envisagé des projets dans des grandes villes européennes, comme à Barcelone pour faire un pendant à l’Ispo Munich de l’hiver. Nous avons aussi regardé du côté de Lisbonne".

Finalement, les entreprises n’ont pas suivi pas les projets ibériques. Et le nouveau Gliss’expo, avec en parallèle la création du très textile B.A.S.E. Workshop organisé en février et en juillet à Biarritz par Brotherhood communication, apporte une offre locale forte pour les professionnels et détaillants français et de l’Europe du Sud. Ainsi pour la prochaine édition, le salon attend quelque 150 exposants pour plus de 400 marques.