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Haute couture: les griffes, petites ou grandes, fières de leur identité

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9 juil. 2009

PARIS, 9 juil 2009 (AFP) - Le fantôme de la crise a hanté les défilés de haute couture qui se sont achevés mercredi à Paris, poussant les griffes les plus connues à réaffirmer leur identité et de plus petites à tenter de jouer le rôle de laboratoires d'idées en dépit de moyens réduits.


Christian Dior Haute Coute automne-hiver 2009/2010 - Photo : PixelFormula

Chez Dior, le retour aux "racines" était à l'ordre du jour dans une collection dédiée au fondateur de la griffe et à ses mannequins, présentée dans l'intimité des salons de la maison de couture. Il faut mettre en avant "Dior, la marque et son savoir-faire", a souligné le président de Christian Dior Couture, Sidney Toledano.

Des sacs érigés en nouveaux must chaque saison, c'est fini, a-t-il dit en substance. Selon lui, dans le contexte de crise économique, la question n'est plus "what's new ?" (quoi de neuf ?) mais "qu'est-ce qu'il y a de meilleur ? On est dans une recherche d'excellence du produit", une création qui se situe dans "la durée" et non dans "l'impulsion" saisonnière.

D'où une collection déclinant les célèbres tailleurs Bar du couturier fondateur à la taille étranglée, les amples jupes style New look, les broderies raffinées, avec un "twist" lingerie sexy signé John Galliano.

Chanel aussi a rappelé les bases de son identité : le parfum - dont le célèbre No 5-, comme en témoignaient les flacons géants du décor, et un style illustré par Karl Lagerfeld dans une collection "plus Chanel que jamais", selon ses propres termes, à commencer par les célèbres tailleurs revisités chaque saison.


Giorgio Armani Haute Coute automne-hiver 2009/2010 - Photo : PixelFormula

Giorgio Armani a livré une collection pleine de paillettes qui devrait plaire comme toujours aux stars tandis que Jean-Paul Gaultier rendait hommage au cinéma et à ses actrices dans une collection très applaudie. Riccardo Tisci a réaffirmé le style Givenchy dans une collection à la forte personnalité mêlant réminiscences du costume traditionnel marocain et bijoux rock.


Gustavo Lins Haute Coute automne-hiver 2009/2010 - Photo : PixelFormula

Avec moins de moyens, de petites griffes comme Gustavo Lins, Alexandre Matthieu, Rabih Kayrouz ou "On aura tout vu" se sont efforcées de jouer le rôle de laboratoire d'idées traditionnellement dévolu à la haute couture.

Avec une baisse des commandes de 30%, la griffe Gustavo Lins "est en péril", a indiqué le créateur brésilien. Mais "l'économie de moyens, c'est ça qui m'aide à créer", dit-il. Il a synthétisé dans sa collection ses recherches sur les kimonos, les vêtements d'homme et la porcelaine.

Franck Sorbier a utilisé ses stocks de tissus et ses fonds de tiroirs pour créer une courte collection mais aussi des "portraits textiles". "J'espère que je vais les vendre", a-t-il dit en avouant que la période "est très difficile parce qu'il y a moins de commandes".


Franck Sorbier Haute Coute automne-hiver 2009/2010 - Photo : PixelFormula

Victime de la crise et de problèmes de gestion, Christian Lacroix, en redressement judiciaire, a proposé une collection aussi courte que magistrale, en dépit de la situation. Ce défilé, très applaudi, pourrait être le dernier de la maison.

La couture n'est pas morte pour autant. "L'évolution fait partie de la mode et de la vie. Et la couture suit l'époque. Le produit de niche, le produit particulier, la rareté, a sa place, et la crise va surtout emporter le moyen de gamme, les choses trop fidèles aux codes du siècle dernier", selon Christian Lacroix.

De nouveaux talents ont envahi le calendrier: le tandem français Alexandre Morgado et Matthieu Bureau, qui défilait pour la première fois en haute couture, a conquis le public avec ses robes à la grâce poétique. Autre nouveau venu, le Libanais Rabih Kayrouz qui a opté pour la présentation, moins onéreuse que le défilé, pour dévoiler une silhouette en transparences et en volumes.Par Dominique SCHROEDER

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