Hermès brille avec une nouvelle année de résultats record en 2012

PARIS, 21 mars 2013 (AFP) - La maison de luxe Hermès a réalisé en 2012 de nouveaux résultats records qui, après ceux de LVMH et de PPR, confirment l'éclatante santé du secteur malgré la crise et le ralentissement de la croissance en Chine, son premier réservoir de clients.

Chiffre d'affaires de 3,48 milliards d'euros (+22,6%), bénéfice net de 740 millions (+24,5%), résultat opérationnel de 1,12 milliard d'euros (+26,4%), meilleure marge opérationnelle depuis la cotation en Bourse en 1993 (32,1%): "l'année a été exceptionnelle, s'est réjoui jeudi le patron Patrick Thomas, et même au-delà des attentes du marché".

Depuis 2008, le groupe a doublé ses ventes et multiplié par 2,5 son bénéfice net.

L'an dernier, les ventes ont bondi "partout et dans tous les métiers", de la maroquinerie aux vêtements et accessoires (deuxième plus gros pôle), en passant par la soie et les textiles, la bijouterie, les arts de vivre, les parfums, l'horlogerie et les arts de la table.

Le fabricant des carrés de soie et des sacs Kelly et Birkin, créé en 1837, est tiré par une très forte dynamique en Asie, mais les autres régions ne sont pas en reste. Ses concurrents non plus. Car le monde du luxe brille. Le numéro un mondial LVMH (Vuitton, Céline, Givenchy...), qui détient 22,6% de Hermès, a lui aussi battu en 2012 des records de ventes (+18% à 28,1 milliard d'euros) et de bénéfice net (+12% à 3,43 milliards).

La marge de LVMH a toutefois baissé d'un point à 21% et la croissance des ventes à données comparables s'est tassée, subissant notamment le ralentissement de l'économie chinoise. Un sujet auquel Hermès se dit insensible pour l'instant. Le groupe a réalisé plus de la moitié de ses recettes en Asie en 2012. La clientèle chinoise, en plein boom et cible de tous les groupes de luxe, représente désormais près de 30% des recettes de Hermès, a indiqué Patrick Thomas, si l'on additionne les ventes en Chine, à Hong Kong, Taïwan, Macao et les achats des Chinois en voyage. A eux seuls, les Chinois assurent 25% des achats de produits de luxe dans le monde, selon une étude de Bain & Company.

Hermès a ouvert deux nouvelles succursales en Chine en 2012 et une autre est prévue cette année à Ningbo, au sud de Shangai. Un autre magasin ouvrira à Nagoya, au Japon, son principal marché hors de France, ainsi qu'un deuxième espace chez Harrods à Londres, pour accueillir les produits de décoration.

Le groupe poursuit en effet également sa stratégie pour développer les métiers "autres que la maroquinerie", a souligné Axel Dumas, héritier familial désigné pour prendre la succession de Patrick Thomas et qui co-dirigera dès juin.

Un nouveau parfum féminin, "Jour d'Hermès", est en train d'arriver dans les magasins. Et Hermès agrandit son site de Pantin pour y regrouper ses métiers et s'y doter d'un centre de formation. Pour 2013, le sellier affiche une nouvelle fois sa prudence. La rentabilité sera "moins bonne" qu'en 2012 notamment à cause d'effets de change, a prévenu Patrick Thomas. Mais les ventes devraient progresser d'au moins de 10% voire plus. "Il n'y a pas de risque de nous voir tailler des croupières par des concurrents", a-t-il reconnu.

Parmi les seules ombres au tableau, il évoque "les tensions" sur les matières premières, avec un renchérissement du cachemire "dont le prix a flambé de "50% en deux-trois ans"" de la soie, de l'or, des peaux...

Hermès va verser un dividende de 2,50 euros par action à ses actionnaires, qui avaient empoché l'an dernier 7 euros dont 5 de dividende exceptionnel.

Par ailleurs, Hermès a expliqué avoir lancé "la phase offensive" contre LVMH avec sa plainte en justice contre les conditions d'entrée du géant dans son capital. Une information judiciaire a été ouverte. Hermès souhaiterait voir la part de LVMH diminuer.

Par Audrey KAUFFMANN