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17 déc. 2010
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IFM: un état des lieux de la supply chain de mode

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17 déc. 2010

Institut Français de la Mode
L’IFM et le Défi (comité de développement et de promotion de l'habillement) ont entrepris la lourde tâche d’analyser les pratiques et tendances actuelles de la supply chain, en partant de la création jusqu’à la distribution. Christel Carlotti et Laurent Raoul ont ainsi consulté 120 entreprises européennes, américaines ou asiatiques, dont le chiffre d’affaires groupé atteint 155 milliards d'euros. L’une de leurs conclusions est que les professionnels sont en passe de trouver un équilibre entre commandes à long terme et créations tardives.

L’étude constate ainsi que les créations anticipées, entre 18 et 6 mois avant la mise en vente, représentent en moyenne 64% des commandes. Dans les six mois précédant la mise en vente, les prises d'ordres tombent à 13%. Quant aux créations en cours de saison, elles pèsent 7% des commandes, auxquels s’ajoutent quelque 16% de réassort. En outre, les deux chercheurs ont pu établir que plus une entreprise propose de collections, plus elle aura recours aux commandes tardives. Un état de fait qui pousse certains fabricants à modifier leurs exigences.

"Les producteurs ne recherchent plus des prévisions de commandes: on est maintenant dans une quête de planification et d’engagement", explique Laurent Raoul. "On demande parfois à certains gros donneurs d’ordres de s’engager sur deux à trois ans, sans aucune visibilité". Mais la vision à long terme n’est pas la seule à avoir changé, pour Christel Carlotti. "Alors qu’on parlait de la fast fashion comme d’un avantage commercial, on la perçoit aujourd’hui comme un avantage financier", explique-t-elle. "C’est ce qui fait qu’au final les productions se rapprochent géographiquement, comme on le voit dans la zone Euromed".

Retour à la mécanisation et à l’automatisation, rôle toujours plus prégnant des logisticiens, incertitude face à la hausse des coûts, l’étude fait le tour des défis qui se posent aux professionnels. "Le but est aujourd’hui pour les entreprises de faire coexister leurs différents flux (fast fashion, reverse fashion…) sans que cela freine l’activité globale", pour Laurent Raoul. "La tendance est à un dosage toujours plus soigné entre le long et court terme", ajoute Christel Carlotti. "On sent sur ce plan une maturité toute récente".

Le 18 janvier prochain, une journée spéciale se tiendra à l’IFM sur le thème "Gagner en performance dans la supply chain de mode", et au cours de laquelle l'ensemble de l'étude sera dévoilé. Un rendez-vous durant lequel interviendront des responsables de Devanlay, Kami, Tally Weijl, Deret Fashion ou TXT Group. Et les professionnels n’ont pas attendu l’annonce officielle du rendez-vous pour s’inscrire. Ils seraient déjà une centaine à avoir confirmé leur présence. Du "jamais vu", pour les organisateurs, ce qui confirme les interrogations croissantes du secteur face à l’évolution des flux.

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