Immobilier commercial : Paris affiche les loyers en pieds d'immeubles prime les plus élevés d'Europe

Auteur :

Anne-Sophie Savenier

Publié le
13 nov. 2014

Dans un contexte économique toujours atone, malgré une timide progression de l'activité du commerce spécialisé (+0,9% en cumul sur les huit premiers mois de l'année), les enseignes restent prudentes quant à leurs choix d'investissement, selon la dernière étude du marché des commerces en France, réalisée par Jones Lang Lasalle.

Dans l'ensemble, elles sont en effet en quête d'emplacements stratégiques et sécurisés. En outre, la qualité des locaux, la taille et la configuration des espaces, supposés leur permettre d'exprimer leur concept, prend encore plus d'importance. 

Un phénomène renforcé selon le cabinet de conseil en immobilier par la dégradation au cours du 3ème trimestre 2014 de l'indicateur du commerce de détail, puisqu'il atteint 90 points en octobre, en ligne avec l'indicateur général du climat des affaires en France qui se positionne autour de 91 points en France depuis l'été. 

Résultat ? La demande restant supérieure à l'offre de produits primes, les loyers de ces emplacements stars se maintiennent à un niveau élevé, notamment à Paris et à Londres. 

Ces dernières sont en effet en tête des métropoles les plus chères d'Europe avec des loyers prime respectifs  au mètre carré de 18000 euros en pieds d'immeubles à Paris et 12681 euros à Londres.

Quant aux loyers en centres commerciaux, ils atteignent 2200 euros au mètre carré pour la capitale hexagonale et 3232 euros pour la capitale anglaise. Contre des loyers de 3650 euros en pieds d'immeuble et 825 euros en centres commerciaux à Milan, qui arrive 5ème de ce classement.

En outre, Jones Lang Lasalle souligne que les coeurs de ville restent recherchés puisque incontournables pour le développement de bon nombre d'enseignes spécialisées. Cependant, en raison des chiffres d'affaires fragilisés et d'une concurrence accrue du commerce de périphérie, ces derniers ont dû renforcer leur attractivité en mettant en place des politiques volontaristes d'aménagement urbain.  

Du côté des centres commerciaux, en revanche, le paysage est moins florissant. Dans l'ensemble, la fréquentation et le chiffre d'affaires restent faibles. Une tendance qui pourrait expliquer les récentes annonces de Procos concernant la hausse de la vacance commerciale... 

Ainsi, en 2013, la fréquentation globale a reculé de 1,7% pour la 6ème année consécutive. En 2014, malgré un début d'année plutôt encourageant, depuis le mois de juin, l'indice de fréquentation, suivi par le CNCC, est en baisse. 

Concernant le chiffre d'affaires, cette année devrait cependant offrir, au regard des résultats cumulés sur les huit premiers mois de l'année, un meilleur cru que 2013 selon Jones Lang Lasalle qui, à périmètre comparable, annonce une augmentation.

En effet, l’indice global de performance des centres commerciaux s’établit à 99,3 points (à commerces constants selon le CNCC), tiré par les bons résultats des enseignes de produits culturels, téléphonie, sport et cadeaux. 

Enfin, le segment de marché des commerces de périphérie évolue, bien que l'activité soit toujours en demi-teinte. 

Les ouvertures de programmes se poursuivent et les concepts les plus innovants, offrant un maximum de services et une centralité exemplaire en termes de transports, connaissent un bon taux de remplissage.

En témoignent les nombreuses inaugurations de retail parks qui ont eu lieu au troisième trimestre : "Le parc Saint-Paul" à l'entrée de ville de Romans-sur-Isère (27000m2), "Le parc de la Plaine" à l'est de Lyon (14000m2) ou encore "Le parc d'activités commerciales attenant au centre commercial Carrefour Grand Quetigny au sud-est de Dijon.