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Inditex France choisit de quitter la Fédération des enseignes de l'habillement

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17 sept. 2020

Inditex France se retire de la FEH. La filiale française du groupe de mode espagnol (Zara, Bershka, Pull & Bear, Oysho…) a décidé de ne plus appartenir à cette fédération qui représente les enseignes d'habillement, suite à la mise en application au 1er septembre de la nouvelle réglementation sur les salaires. Celle-ci prévoit une revalorisation des rémunérations de base de la branche succursaliste de l'habillement, qui ne prendra plus en compte les éléments variables dans le calcul.


Le magasin Zara du Pont Neuf, ouvert à Paris en juillet dernier. - DR


Cet accord salarial, signé en 2017, est donc entré en vigueur trois ans plus tard. Bousculées par la crise sanitaire et ne s'étant pas encore conformées au nouveau dispositif, la société Inditex France et d'autres enseignes, épaulées par l'Alliance du commerce, avaient demandé un délai supplémentaire de six mois pour l'appliquer. Une demande qui a été rejetée par les syndicats cet été.

Dans un courrier de résiliation adressé à la FEH, que FashionNetwork a pu consulter, Inditex France estime que la FEH n'a selon elle "pas assumé [son] rôle qui est de défendre l'ensemble de [ses] adhérents de façon objective et neutre." Ajoutant qu'en tant "qu'adhérent, nous étions en droit d'attendre une réaction à la hauteur de la situation économique exceptionnelle que nous connaissons, et qui, si l'on en croît les prévisions officielles, va se poursuivre de longs mois encore".

En outre, le groupe n'est pas favorable au nouveau dispositif. "Cet accord nie en tous points le système de rémunération juste et incitatif mis en place dans les sociétés du groupe Inditex en France, et considère que seul un système de rémunération puisse exister. […] Pourquoi changer un système qui donnait à chacun la liberté de structurer la rémunération de ses collaborateurs comme cela lui convenait le mieux, sans pour autant que ces derniers ne soient pas correctement rémunérés ?"

Chez Inditex, la composition du salaire se compose "d'une partie fixe (d'un montant inférieur au SMIC) et d'un système de commissionnement sur les ventes réalisées dans chaque point de vente", se déclenchant "dès le premier euro de vente réalisé", et sans tenir compte "d'un quelconque objectif", précise le groupe.

En 2005, pour prévenir les effets d'une éventuelle baisse des ventes, a aussi été mis en place un "minimum garanti interne renégocié chaque année [...], et aujourd'hui d'un montant supérieur de 6% au SMIC au sein de l'enseigne Zara par exemple".

Yohann Petiot, le directeur général de l'Alliance du commerce, qui regroupe la FEH, la Fédération des enseignes de la chaussure (FEC) et l'Union du grand commerce de centre-ville (UCV), regrette de son côté un manque de souplesse dans l'application de cet accord au vu du contexte actuel: "Nous nous sommes heurtés à un mur, avec un refus catégorique des organisations syndicales pour un éventuel décalage."

"Plusieurs enseignes étaient déjà en conformité avec les nouvelles règles, cependant, pour les entreprises qui sont en retard,  je comprends que cette période de crise, qui pèse sur l'activité, ne soit pas le bon moment pour ajuster leur politique salariale".

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