Isabel Marant accusée d'avoir copié un motif indigène mexicain

Auteur :

Francelia Rodriguez Ceballos

Publié le
27 mai 2015

Susana Harp, l'une des chanteuses les plus célèbres du Mexique, se promenait dans le centre commercial Neiman Marcus de Las Vegas quand elle est tombée sur un chemisier qui paraissait avoir été réalisé par la communauté indigène de l'Etat d'Oaxaca. Mais, en y regardant de plus près, elle s'est rendue compte qu'il ne s'agissait pas d'une tenue mexicaine, mais d'une pièce de la griffe Isabel Marant. 

« Au début, j'ai trouvé que c'était une agréable surprise, cela m'a paru superbe, mais peu après, j'ai découvert que ce vêtement faisait partie de la collection Etoile 2015 d'Isabel Marant. J'ai vu l'étiquette et j'ai posté la photo sur Twitter. »

Bien que l'artiste ait publié la photo en janvier dernier, la controverse n'a provoqué d'émoi au Mexique que ces derniers jours, depuis que la pièce est également disponible sur l'e-shop Net-a-Porter et sur le site officiel de la créatrice française. 

« Le chemisier est identique et il y a également des shorts et des vestes avec des motifs très similaires », a déclaré la chanteuse au quotidien Publimetro.
 
Le motif mexicain auquel se réfère Susana Harp appartient spécifiquement à la ville de Santa María Tlahuitoltepec, située dans les montagnes du nord de l'Etat d'Oaxaca. Les tenues de la communauté « mixe » sont brodées avec deux couleurs et réalisées avec des fils, des coutures et des tissus en « ixtle », une fibre textile utilisée au Mexique depuis des siècles. 

Selon l'organisation radiophonique de Oaxaca, compte tenu de l'importance prise par la polémique, le maire de la ville mexicaine concernée, Erasmo Hernández, a confirmé qu'il allait se prononcer sur la question. Contacté par FashionMag.com, il a déclaré que, étant donnée la délicatesse du sujet, il ne donnerait sa position que de manière officielle. 

Le cas Isabel Marant, qui a déjà été impliquée dans une affaire de plagiat avec Adidas, n'est pas le premier qui a lieu au Mexique. Des marques telles que Mara Hoffman, Hermès et même la Mexicaine Pineda Covalin, ont également été accusées de copier des motifs indigènes pour réaliser leurs créations. 

Francelia Rodriguez Ceballos (avec Corentin Chauvel)