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Jean-Louis Dumas, patron atypique 28 ans durant à la tête d'Hermès

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2 mai 2010

PARIS, 2 mai 2010 (AFP) - Jean-Louis Dumas, ancien gérant du groupe de luxe Hermès décédé samedi 1er mai à Paris, était un patron atypique, connu pour son humour, sa culture et une grande curiosité.

Hermès
Jean-Louis Dumas, ancien gérant du groupe de luxe Hermès - Photo : AFP

Il avait dirigé la célèbre maison, symbole du luxe à la française, en assurant également la direction artistique, 28 ans durant de 1978 à 2006.

"Je suis président d'Hermès mais aussi directeur artistique. Mon travail est de faire entrer dans la maison des talents pour tous nos métiers, des montres à la sellerie aux arts de la table, etc...", racontait-il peu avant de quitter ses fonctions, recevant dans son bureau du dernier étage d'Hermès au 24 Faubourg Saint-Honoré à Paris, avec terrasse sur laquelle poussent salades, plantes et pommiers.

"Mon rôle est d'embellir le jardin avec des talents créatifs et des savoir-faire exceptionnels", ajoutait-il avec malice.

Il savait aussi mettre en avant le travail des artisans de la maison. En 2003, lors de l'assemblée générale des actionnaires du groupe, des ouvriers maroquiniers avaient travaillé sur la scène du Palais des Congrès, leurs gestes étant filmés et présentés sur des écrans géants.

Quelque années avant son départ, il avait fait voyager près de 500 collaborateurs d'Hermès dans une cinquantaine de pays pour nourrir leur imagination et leur créativité.

Membre de la cinquième génération issue du fondateur de la maison créée en 1837 - son père avait épousé une des quatre filles d'Emile Hermès, petit-fils de Thierry Hermès -, Jean-Louis Dumas était l'âme de la maison, même s'il s'en défendait. "Je ne crois pas au leader incarné", disait-il alors.

Hermès, c'était aussi pour lui le chic, qu'il définissait comme "cet état de grâce dans lequel on est quand on sait porter un sac à main, une robe, un manteau".

Sous sa direction, la maison familiale est devenue un groupe mondial, pesant plusieurs milliards d'euros, prenant des participations dans Leica ou Jean Paul Gaultier SA.

En mai 2003, Jean-Louis Dumas avait encore une fois pris tout le monde à revers en faisant venir Gaultier, le plus déjanté des couturiers français. Sa mission: donner un coup de fouet à la ligne de prêt-à-porter féminin de la maison.

Certains crient au loup, lui veut briser l'image d'une maison "établie dans la dignité" et combattre cette "idée reçue que ce qui peut être recherché exclut la fantaisie". Pari réussi. Les défilés sont pris d'assaut. Les ventes augmentent.

Jean-Louis Dumas était aussi un patron très exigeant. Rien ne sortait sans son approbation. Il avait été élevé au grade de Commandeur de la Légion d'Honneur.

Chaque année, ce passionné de dessin décidait seul du thème de l'année retenu, dictant l'inspiration des différents secteurs de la maison.

Affecté depuis plusieurs années par la maladie, c'était encore lui qui avait décidé de mettre fin à ses fonctions de gérant et directeur artistique au sein du groupe.

Par Dominique AGEORGES

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