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2 oct. 2020
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Jean-Christophe Garbino (FashionCube): "Nous recentrons l’activité là où cela fonctionne"

Publié le
2 oct. 2020

Après deux ans et demi à la tête de Jules, chez qui il a opéré le rapprochement avec Brice, Jean-Christophe Garbino a confié la direction de l'enseigne masculine à Franck Poillon pour se consacrer pleinement à Fashion Cube (Jules, Grain de Malice, Bizzbee, Pimkie, Rouge-Gorge, Orsay) dont il pilote le projet depuis sa création en 2017. Dans une rentrée incertaine marquée par une pandémie qui bouleverse l'économie mondiale, FashionNetwork a échangé avec Jean-Christophe Garbino. Le dirigeant revient sur la manière dont les marques de Fashion Cube, ensemble qui pesait près de 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires il y a trois ans, ont traversé les premiers mois de la crise liée au Covid 19. Et dans quel contexte il confie Jules à son successeur.


Jean-Christophe Garbino - DR



FashionNetwork.com : Face à l'arrivée de la pandémie de Covid-19 et les mesures sanitaires qui l'ont accompagnée, comment ont réagi les entreprises de l'écosystème Fashion Cube?

Jean-Christophe Garbino :
Tout d’abord, heureusement que nous avions mené un certain nombre de réorganisations au cours des trois années précédentes, depuis que Fashion Cube a été créé. Si nous n’avions pas mené les processus de restructuration chez Pimkie, la fusion Jules-Brice, qui ont parfois été douloureuses avec des PSE et des fermetures de magasins, nous n'aurions pas traversé cette période de la même manière. Nous avions retrouvé de l’agilité, une structure de coûts et nous nous sommes désendettés. Ce qui se passe nous a donné raison sur le fait de mener les transformations tant qu’il était encore temps plutôt que devoir les subir et de nous mettre entre les mains d’un administrateur voire pire. Cela nous met dans une meilleure position pour affronter ces inconnues et cette crise du Covid qui n’est pas terminée.

FNW : Qu'est-ce que cette période a changé?

J-CG :
Nous avons vécu, comme l’ensemble du secteur, avec d’abord de la surprise puis nous avons réussi à nous adapter. Notre volonté est d’essayer de sortir de la crise plus forts que lorsque nous y sommes entrés. Certes, pas plus forts en termes de performances commerciale et financière car dès lors qu’on ferme les magasins pendant deux mois il est difficile de progresser. Mais cela a été un facteur d’accélération des projets initiés. Nous avons beaucoup plus travaillé au sein des marques et tous ensemble, comme avec Fashion Data ou nos bureaux d’achat en Asie. Cela a été un booster de délégation, de responsabilisation et de confiance entre les équipes. Cela nous a fait gagner du temps sur certains projets. Pour lesquels on est passé en mode exécution plus vite que prévu.

FNW : Lesquels?

J-CG :
Dès lors que l’on ne peut plus se déplacer, il faut trouver de nouveaux outils comme la 3D pour l’échantillonnage que l’on a fortement développé. Et, vu qu’on ne pouvait pas se voir physiquement, il a fallu trouver de nouveaux process. Certains collaborateurs étaient focalisés sur leur métier. Il y a eu un énorme travail sur la mise au point des produits et des collections à venir. Aujourd’hui on en tire les fruits et les enseignements. Tout ce qui a marché, il faut qu’on puisse le pérenniser pour en faire la nouvelle façon de fonctionner.

FNW : Et sur l'activité, quel a été l'impact de cette période?

J-CG : Nous sommes encore en retard par rapport à 2019, mais c’est un retard qui dans certaines enseignes se comble plutôt rapidement. Bizzbee, Rouge Gorge sont très bien sortis du confinement et restent sur une bonne tendance.

Le marché homme a été plus lent à se redéclencher. On a vécu de plein fouet l’annulation et le report des cérémonies et donc peu d’achat pour le formel et le costume. Sur ce segment, le télétravail n’est pas forcément une très bonne nouvelle. Mais c’est bien reparti pendant l’été. On ne fera pas le chiffre d'affaires de 2019, mais on est sur une tendance positive depuis le déconfinement.

Grain de Malice et Pimkie sont ressorties correctement. C’est plus compliqué chez Orsay (Ndlr :prêt -à-porter féminin) en Allemagne. La France est un pays qui est ressorti du confinement dans de meilleures conditions que nos voisins européens. L’activité en Espagne, en Italie, en Allemagne, dans les pays d’Europe de l’Est est beaucoup plus dégradée que ce qu’on voit en France.
 

Le récent concept de magasin de la marque - Rouge Gorge



FNW : Vous fermez les entités de Pimkie en Allemagne et en Espagne. Recentrez-vous les activités sur votre marché domestique ?

J-CG :
Nous recentrons l’activité là où cela fonctionne et là où nous avons des marges de progression. Nous n’avons pas les moyens d’assumer des réseaux en difficulté. Pour Pimkie en Allemagne, il y avait déjà eu plusieurs saisons délicates. Et le marché ne redémarre pas.

Orsay subit également les difficultés du marché allemand. Sur la France, selon les marques et les implantations, nous sommes actuellement entre 0% et -20% par rapport à l’an passé, en Allemagne c’est encore entre -20% et -40%.
 
C’est assez naturel dans une période comme celle-ci de se focaliser sur les éléments forts. Pendant des années, la distribution des enseignes de mode s’est étendue avec des succursales et des franchises, avec des filiales à l’étranger, et ce n’était pas forcément un gage d’efficacité. Là nous n’avons plus la même approche. Nous avons par exemple fermé la filiale d’Orsay en Suisse.

Développement des solutions omnicanales



FNW : Pourriez-vous fermer l’activité d’autres marques de l’écosystème Fashion Cube sur d’autres marchés? Comptez-vous par exemple recentrer Jules sur l’Hexagone?

J-CG : Jules avait le problème, qui n’est peut être plus tellement un souci aujourd’hui, d’être très focalisé sur la France et la Belgique. Même si l’optimisation des parcs est d’actualité, la présence sur d’autres marchés comme l’Espagne et l’Italie n’est pas remise en cause aujourd’hui. Et en ce qui concerne notre présence sur les marchés internationaux, nous privilégions à présent une relation avec des partenaires sur une région pouvant développer l’enseigne sur plusieurs marchés, plutôt que des acteurs dans chaque pays.

FNW : L’e-commerce a été un des relais d’activité durant les derniers mois et semble poursuivre sur sa lancée, selon les derniers chiffres de la Fevad. Comment percevez-vous cette part de l'e-commerce?

J-CG :
Durant le confinement, nous avons d’abord fermé l’activité e-commerce pour laisser la priorité aux produits de première nécessité. Ensuite, effectivement, nous avons constaté l’importance de l’e-commerce et, au-delà, des solutions omnicanales. Les changements de plateformes web chez Rouge Gorge, Jules et Bizzbee ont permis de proposer ou renforcer des outils comme le 'ship from store', la visibilité en temps réel sur les stocks et nombre d’outils digitaux pour répondre au mieux à la demande du client.

FNW : Vous avez un discours portant sur le moins mais mieux . Quelle est votre position sur les soldes et les promotions ?

J-CG :
Malgré le Covid, nous nous sommes évertués à réduire la part de produits en soldes cet été. Nos équipes ont travaillé avec nos fournisseurs, sans pour autant annuler des commandes comme d’autres ont fait. Nous avons trouvé des solutions pour décaler les productions et les livraisons pour ne pas saturer le marché et repartir dans la guerre des promotions. En revanche, il y aura toujours besoin des soldes car notre métier n’est pas une science exacte et même si avec la data, l’erreur est toujours possible; Il y aura toujours besoin d’écouler des pièces qui n’auront pas trouvé leur clientèle. Notre objectif est de réduire et de minimiser la part des produits remisés.

En ce qui concerne la période, quatre semaines deux fois par an me paraît largement suffisant. Pour l'été, du 1er juillet au 31 juillet permet à tout le monde de travailler. Mais si on continue à dire que notre filière dépend des soldes, c’est selon moi, pour le coup, vivre dans le passé.


Outre ses bacs pour recycler les textiles, Jules se lancera surtout sur le créneau en essor de la seconde main, en mettant en ligne un site dédié en fin d’année. - Jules



FNW : Vous prenez du recul vis-à-vis de Jules dont vous quittez la direction générale. Pour quelle raison?

J-CG :
J’avais déjà ce rôle de directeur général de Fashion Cube. Mais avec le projet de fusion entre Brice et Jules et pour mener à bien celle-ci j’avais proposé aux administrateurs de prendre un rôle opérationnel chez Jules. Cela faisait 30 mois, la transformation se passait bien, que l’équipe est de très grande qualité et qu’il y avait dans l’équipe la personne idéale pour prendre la direction générale, j’ai décidé de me concentrer dans Fashion Cube. Et à ce titre je redeviens président de Jules, comme je l’étais avant et comme je le suis par exemple chez Pimkie. En deux ans, plein de nouveaux projets sont apparus au niveau Fashion Cube. En étant à 50% sur Jules et 50% sur Fashion Cube, ce n’était plus suffisant.

FNW : La transformation de Jules était un grand chantier. Vous aviez annoncé un plan de fermetures à l'horizon 2021. Où en est ce plan?

J-CG :
La majorité des fermetures ont été réalisées même si le plan compte encore une dizaine de fermetures à réaliser jusqu’à l’année prochaine.

FNW : Concernant les réseaux nous avons entendu parlé de franchisés qui n’étaient pas satisfaits par le fait de passer en affiliation dans le nouveau projet Jules. Avez-vous trouvé des accords avec ces partenaires?

J-CG :
L’immense majorité des franchisés sont passés en contrat d’affiliation avec des aménagements spécifiques en fonction de leur contrat précédent. Certains ont préféré ne pas venir. Notre objectif avec les vrais partenaires est de leur donner accès à l’intégralité des services développés par chaque enseigne, comme l’omnicanalité, le ship from store, etc. Au fur et à mesure que ces solutions sont testées et validées dans nos succursales, on les déploie graduellement auprès de nos affiliés.

FNW : Justement, il y a un an vous installiez votre nouveau concept Jules qui devait véhiculer l'image d'une enseigne plus tournée vers les notions écoresponsables. Quels premiers enseignements avez-vous tiré de celui-ci?

J-CG :
Les résultats étaient commercialement très bons avant le Covid dans 80% des cas. Ensuite, qualitativement et en perception client les résultats sont très bons. Mais il est très difficile d’en retirer des enseignements car on est face à une baisse de trafic conjoncturelle. Il est compliqué de faire une analyse quand on est dans la rue Sainte Catherine à Bordeaux qui a perdu 30% de son trafic, et qui avait vécu un 'effet Gilets jaunes' avant cette période de Covid et deux mois de fermeture. Mais nous sommes satisfaits du parti pris et nous déployons le concept avec des formules adaptées selon les sites. Cela permet de signifier au client que l’on est dans un nouveau Jules. Nous allons déployer le concept en tirant les enseignements de ce qui fonctionne ou pas.

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