Kookaï, sous pavillon australien, veut maintenir le cap en France

Auteur :

Marion Deslandes

Publié le
16 janv. 2018

Vendue en juillet 2017 par le groupe Vivarte, la marque française Kookaï entame une seconde vie sous tutelle australienne. Son nouveau propriétaire, l’entreprise Magi, qui était depuis 26 ans le licencié en Australie et en Nouvelle-Zélande de l’enseigne, a installé une organisation à deux têtes entre la France et l’Océanie. Un certain cloisonnement autant commercial que créatif.

La nouvelle entité Kookai Group revendique 195 points de vente dans le monde et « se promet un bel avenir ». « Notre vision pour Kookaï est de créer une marque unifiée et mondiale, qui reste fidèle à ses origines, tout en continuant à repousser les limites de la mode et à contrer la tendance décroissante de l’industrie du retail », explique Bianca Wagner-Cromb, de Kookaï Australia.

Une vision unifiée mais une organisation opérationnelle qui reste distincte : le siège français (basé à Epinay-sur-Seine) est maintenu, sa direction étant toujours assurée par Laurence Bénat, en poste depuis 2015.

Les partenaires historiques de Kookaï en Australie, Robert Cromb et Danielle Vagner, ont débuté l’aventure en tant que partenaires dans le pays en 1992. Suite au rachat, ils sont respectivement aujourd’hui directeur général et directrice créative de la société dans sa globalité.

Alors que Kookaï a construit sa notoriété autour de la maille fantaisie et des imprimés en Europe, elle s’épanouit davantage en Australie, dans un style plus glamour et moins axé sur le tricot. Les licenciés avaient de fait imposé leur propre style en Océanie, mettant sur pied leur propre équipe créative. Le bureau de Magi, basé à Melbourne, reste ainsi en place. « Nous exploitons la marque à partir de nos deux sièges sociaux, chaque bureau ayant ses propres équipes de conception de produits qui créent leurs propres collections et partageront leurs inspirations entre les deux hémisphères », appuie Bianca Wagner-Cromb.

 
La société Magi exploite 36 magasins Kookaï en Australie et en Nouvelle-Zélande, et s’appuie sur un site de production aux Fidji, qui fabrique la majorité de ses collections dédiées au marché local. 

Fondée en 1983 par un trio composé de Jean-Lou Tepper, Jacques Nataf et Philippe de Hesdin, la marque française Kookaï est entrée dans le giron du groupe Vivarte en 1996. Elle avait subi un plan de redressement 2015, comprenant un transfert du siège et la fermeture de 12 magasins, pour tenter de renouer avec de meilleurs résultats financiers.

Les nouveaux propriétaires comptent-ils réduire la voilure en France ? « Nous ne prévoyons pas de fermer des magasins en France et nous nous concentrerons plutôt sur le travail d'une offre plus affinée pour nos fidèles clients français ». Selon nos informations, des fermetures de magasins sont intervenues à Auxerre, Troyes et Labège au cours des six derniers mois.
 
L’entité française de Kookaï, avant rachat, avait généré 76 millions d’euros de ventes sur son dernier exercice. Elle comprend environ 120 monomarques en France, deux unités et plusieurs corners chez El Corte Inglés en Espagne, ainsi que 11 magasins en Suisse.