Campagne L'Oréal

L'Oréal restera-t-il franco-suisse à terme ? C'est aujourd'hui le scénario le plus plausible. Depuis la suppression du holding intermédiaire Gesparal en 2004 et la signature d'un nouveau pacte d'actionnaires, la famille Bettencourt détient 28 % du capital du groupe et Nestlé 27 %.

Du vivant de Liliane Bettencourt, quatre-vingt-trois ans, les deux parties s'engagent à ne pas augmenter leurs participations respectives.

Jusqu'en avril 2009, elles s'engagent aussi à conserver l'intégralité de leurs titres. Nestlé pourrait donc, à terme, accroître - ou vendre - sa participation, le leader mondial de l'agroalimentaire ayant déclaré que le nouveau pacte lui donnait une plus grande flexibilité d'action pour un investissement qualifié de stratégique. Mais une prise de contrôle coûterait cher : L'Oréal vaut d'ores et déjà près de 50 milliards d'euros en Bourse - la moitié de sa propre capitalisation. Un gros morceau.


Quant à la famille Bettencourt, elle a déjà réglé les problèmes de succession. Elle ne sera donc pas obligée de vendre des titres afin de pouvoir acquitter des droits fiscaux. La famille Bettencourt se trouve même dans une position solide puisqu'elle peut demander à L'Oréal de se substituer à elle pour acheter des titres détenus par Nestlé si le groupe suisse souhaite se désengager. La continuité des équilibres entre les deux parties devrait donc se poursuivre.