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L'économie française repart doucement début 2021

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30 avr. 2021

L'économie française a entamé son redressement début 2021, après avoir été terrassée par l'épidémie de Covid-19 l'an dernier, mais les restrictions sanitaires ont continué de peser sur l'activité et le gouvernement espère une reprise plus franche avec la vaccination et le déconfinement.


Devant les Galeries Lafayette à Paris, le 30 janvier 2021. La timide reprise de l'économie au premier trimestre vient notamment du léger redressement de la consommation des ménages. - AFP/Archives


Au premier trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a légèrement rebondi, avec une croissance de 0,4% par rapport au trimestre précédent, selon une première estimation publiée vendredi par l'Insee.

Mais ce rebond reste toutefois "limité", souligne l'Institut national de la statistique, le PIB se situant encore 4,4% sous son niveau de fin 2019, juste avant le début de la crise sanitaire.

"C'est un trimestre qui reste très marqué par les restrictions sanitaires, qui se sont durcies au fil des mois", a souligné à l'AFP Julien Pouget, chef du département conjoncture de l'Insee.

Le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt a lui salué sur Twitter des chiffres "encourageants", signe de la "résistance" de l'économie et de "l'efficacité" des mesures de soutien et de relance prises par le gouvernement.

Après le recul de 1,4% du PIB enregistré au dernier trimestre 2020, la reprise de l'économie vient notamment du léger redressement de la consommation des ménages (+0,3%), même si elle est restée fortement contrainte par les restrictions sanitaires (couvre-feu, fermeture des grands centres commerciaux, des restaurants, lieux culturels, etc.). En mars, elle a ainsi de nouveau reculé de 1,1%.

Sur le trimestre, elle se situe d'ailleurs encore très en dessous (-6,4%) de son niveau d'avant-crise, souligne l'Insee. Et cela ne devrait pas s'arranger au début du deuxième trimestre, avec un mois d'avril marqué par le reconfinement.

La "très bonne surprise" vient de l'investissement des entreprises qui a accéléré en début d'année, selon Selin Ozyurt, économiste chez Euler Hermes. "Grâce aux aides de l'Etat, les entreprises ont pu renforcer leur trésorerie et cela permettra de soutenir le rebond de l'économie dans les prochains mois", explique-t-elle à l'AFP.

Du côté de la production, l'activité est surtout tirée par la construction (+4,2%), tandis que la production de biens est repartie à la baisse, notamment dans l'industrie manufacturière. "Le début d'année a été très perturbé, avec des problèmes de fret maritime, les pénuries de matières premières et de semi-conducteurs dans l'automobile", explique Selin Ozyurt.

Déconfinement en ligne de mire



Globalement, la production totale (services, industrie, construction) se rapproche légèrement de son niveau d'avant crise, avec un écart de -4,3%. Mais les disparités sectorielles demeurent, souligne l'Insee, avec des services marchands, très pénalisés par les restrictions sanitaires, qui restent davantage éloignés de leur niveau d'avant crise.


Le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt à Paris, le 8 avril 2020, à l'occasion du lancement de la campagne de déclarations des revenus 2020. - AFP/Archives


Enfin, le commerce extérieur a pesé sur la croissance, avec un net repli des exportations au premier trimestre, pénalisées par les perturbations dans l'industrie et par le Brexit en tout début d'année.

"La plupart de nos voisins européens ont connu un trimestre sous forte contrainte sanitaire", avance aussi Julien Pouget.

Même si le deuxième trimestre s'annonce encore en demi-teinte, avec un mois d'avril et une partie du mois de mai marqués par le reconfinement, le calendrier du déconfinement annoncé jeudi par Emmanuel Macron laisse entrevoir une accélération de la reprise.

"La confiance des ménages est là, il y a une épargne élevée, les entreprises sont assises sur d'importantes liquidités, donc si le gouvernement arrive à vacciner rapidement, nous pourrons voir un très fort rebond", indique Selin Ozyurt, qui juge atteignable la prévision du gouvernement d'une croissance de 5% cette année.

L'Insee n'a pas encore communiqué de prévision pour l'ensemble de l'année, mais l'acquis de croissance, qui correspond à la croissance que l'on aurait fin 2021 si l'activité restait au niveau actuel jusqu'à la fin de l'année, s'établit à 4,1%. La Banque de France table elle sur une croissance de 5,5% cette année, et l'OCDE de 5,9%.

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