La consommation de mode est à l'honneur en 2007

La consommation française d'articles d'habillement et textiles a enregistré une hausse de 2,1 % en valeur au cours des huit premiers mois de l'année 2007. De surcroît, les informations recueillies pour le mois de septembre révèlent une progression sensible des chiffres d'affaires des distributeurs.

On peut donc s'attendre à une amélioration du résultat du cumul annuel à fin septembre, de sorte que le rythme de croissance de la consommation textile-habillement se rapprochera de la tendance observée pour la consommation de l'ensemble des produits manufacturés (la consommation de produits manufacturés a progressé de 3,3 % en valeur au cours des huit premiers mois de l'année, par rapport à la même période de 2006, selon l'INSEE).

Il faut remonter à 1998, année au cours de laquelle la consommation d'articles d'habillement et textiles avait connu une croissance de 3,7 % en valeur, pour observer une conjoncture aussi favorable. Alors que la croissance du produit intérieur brut de la France devrait, selon toute vraisemblance, s'établir à moins de 2 % en 2007, la consommation d'article d'habillement et textiles affiche donc une belle santé !

En comparaison, nos voisins européens ont bénéficié d'une conjoncture plus contrastée. Si les ventes au Royaume-Uni ont enregistré une progression de 5 % en valeur au cours des huit premiers mois de l'année, en Espagne et en Italie, les hausses ont été respectiviement de 2 et 1,2 %. Enfin, l'Allemagne a connu une augmentation de la consommation en valeur de 1,4 % pour la période janvier-août 2007, sachant que la TVA est passée outre-Rhin de 16 à 19 % en début d'année.

Au chapitre des explications, on pourra avancer que la vigueur de la consommation en France est soutenue par la bonne tenue des achats de vêtements pour homme (les ventes de petites pièces homme ont notamment bénéficié d'une croissance de 4,2 % en valeur au cours de la période janvier-août 2007) et de vêtements pour enfant (+ 3,6 %). Les ventes de petites pièces femme ont connu pour leur part un gain de 3,2 %.

S'agissant du rayon vêtement pour enfant, la hausse sensible du nombre des naissances à partir de l'année 2000 a sans aucun doute contribué à soutenir la consommation. Chez les hommes, notamment les jeunes, les comportements de consommation ont évolué et tendent à se rapprocher de celui des femmes. Les rythmes d'achats s'accélèrent et les distributeurs renouvellent fréquemment leur offre en calquant leur stratégie sur celle des spécialistes du vêtement féminin.

Car l'accélération du rythme de rotation des collections stimule l'appétit de mode des consommateurs. En 2006 (1), l'offre s'articulait en moyenne autour de deux collections par saison, soit quatre collections par an. En 2010, les plus grands distributeurs et marques européens prévoient de passer à plus de trois collections par saison en moyenne, soit 6,8 collections par an. De plus, 86 % d'entre eux disent apporter des nouveautés entre ces collections. Ce fabuleux levier de ventes que constitue le renouvellement accéléré des collections en magasin est peu à peu adopté par la plupart des marques et distributeurs, du mass market au luxe.

Si le fast fashion est à l'honneur, son effet d'entrainement sur la production de la filière française s'avère néanmoins limité. Il reste que l'activité sur la rive Sud de la Méditerranée a retrouvé des couleurs grâce au succès de cette stratégie, ce qui est de bon augure pour les tisseurs européens misant sur la réactivité. Au cours de la période janvier-août 2007, les exportations françaises de tissus ont notamment progressé de 8 et 5 % en valeur vers la Tunisie et le Maroc.


(1) "Où va la mode ? Les stratégies d'achats des grands distributeurs et marques européens", IFM pour Tissu Premier, janvier 2007