Par
AFP-Relaxnews
Publié le
31 mai 2023
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

La créatrice Tega Akinola imagine des chaussures en câbles inutilisés

Par
AFP-Relaxnews
Publié le
31 mai 2023

Que faire de ses câbles électroniques ? La question est légitime tant ces déchets sont polluants, ne serait-ce que par les matériaux qu'ils contiennent. Une jeune créatrice britannico-nigériane a pris le parti de ne pas les jeter, et de les revaloriser en chaussures - stilettos ou sneakers - proposant de véritables œuvres d'art, entre innovation, streetwear, et mode circulaire. 


Modèle Tegaa Kinola - Instagram @tegaakinola



La création compte parmi les domaines qui se mettent doucement mais sûrement au service de l'écologie en tentant notamment de réduire le gaspillage et les déchets, deux des conséquences de la surconsommation. C'est en plein confinement, au premier trimestre 2020, que la toute jeune créatrice britannico-nigériane Tega Akinola commence à faire parler d'elle sur les réseaux sociaux. La raison ? Elle s'est amusée à transformer des câbles électroniques défaillants en une paire d'escarpins qui n'a pas tardé à faire le tour du monde. Et ce n'est que le début, car depuis l'artiste s'est spécialisée dans l'upcycling streetwear, revalorisant toutes sortes de déchets en vêtements ultra désirables.

Des câbles, des polaires, des chaussettes

Tout part des boîtes où les consommateurs finissent par accumuler leurs câbles inutilisables. Des câbles USB, des écouteurs, des câbles ethernet, ou même des câbles de chargement : ces déchets électroniques qui s'accumulent et polluent plus qu'ils ne servent au quotidien peuvent aujourd'hui s'offrir une seconde vie. C'est déjà le cas dans le secteur de la joaillerie avec des créateurs qui les transforment en bijoux. Tega Akinola, la vingtaine à peine entamée, décide de s'attaquer à ces câbles qui trônent le plus souvent au fond des placards, les métamorphosant elle en chaussures en tout genre. Sandales, stilettos, sneakers… Tout y passe, prouvant que l'on peut créer du neuf - et même des œuvres d'art - à partir de rien.

Depuis la jeune femme s'est diversifiée, et se concentre autant sur les déchets que sur les vêtements usagés. Ce qui n'était qu'un loisir pendant le confinement s'est rapidement transformé en un business, avec l'aide et le soutien d'APOC Store - qui a notamment vendu certaines de ses créations en édition limitée. Des stilettos conçus à partir de chaussettes griffées de géants du sportswear, des bobs confectionnés à partir de câbles électroniques, des escarpins réalisés à partir de vieux sacs de sport, et des sacs à main ultra trendy imaginés à partir de vieilles polaires : la jeune femme ne se bride pas, et n'hésite pas à métamorphoser tout ce qu'elle trouve - ou presque - en vêtements et accessoires.


Modèle Tegaa Kinola - Instagram @tegaakinola



"Lorsque j'ai commencé, mon objectif n'était pas de me dire que j'allais essayer d'être durable. C'était juste l'idée d'acheter des objets d'occasion et de leur redonner un coup de neuf. Lorsque j'ai réalisé que je pouvais contribuer à inspirer les gens à être plus conscients de ce qu'ils achètent et de la raison pour laquelle ils l'achètent, j'ai commencé à affiner un peu plus cette idée", a expliqué Tega Akinola au magazine Vogue UK. Le succès est tel que la jeune artiste et créatrice a été mise en lumière lors de l'exposition 'Sneakers Unboxed : Studio to Street' au Design Museum de Londres, au cours de l'année 2021, avec l'une de ses œuvres upcyclées.

Les déchets, une ressource illimitée



La pandémie de Covid-19 a accéléré une prise de conscience autour de l'upcycling. Trois ans plus tard, tous les secteurs s'y mettent, de l'habillement à la joaillerie en passant par l'industrie de la beauté, la gastronomie, ou encore les nouvelles technologies et l'automobile. Avec pour idée centrale de de faire du neuf avec du vieux, en réutilisant des rebuts considérés comme (très) polluants.

Le tout donnant parfois lieu à des créations, ou des collections, totalement déroutantes. On l'a notamment vu avec des jeans fabriqués à partir de déchets du brassage de la bière, des vêtements conçus à partir de sièges, ceintures, et pare-brise de voitures, des batteries développées à partir de carapaces de crustacés, ou encore des chaussons et sneakers élaborés à partir d'anciens sièges de métros et tramways parisiens. De quoi rendre les déchets plus désirables que jamais.
 

Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 AFP-Relaxnews.