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27 févr. 2011
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La marque Lefranc-Ferrant refuse le "gavage" des défilés, prône la lenteur

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AFP
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27 févr. 2011

PARIS, 27 fév 2011 (AFP) - Un défilé de mode, "c'est 8 minutes pendant lesquelles on court, on gave, et personne ne s'y retrouve", explique Mario Lefranc de la marque Lefranc-Ferrant, qui a décidé en pleine Fashion Week de recevoir le public dans un salon, pour voir et toucher les vêtements.

Un défilé, "c'est froid, il n'y pas d'émotion", renchérit auprès de l'AFP son binôme Béatrice Ferrant dans leur atelier situé à deux pas de la Bastille à Paris. "On a choisi un cadre intime, pour recevoir la presse et les acheteurs comme on aime accueillir nos clientes", ajoute-t-elle.

Parmi les célébrités qu'habille cette marque qui monte, les comédiennes Emmanuelle Devos, Karine Viard ou Valérie Lemercier, mais aussi la chanteuse américaine Beyoncé et Marion Cotillard, qui portait une combinaison pantalon-bustier en paillettes argentées très remarquée l'an dernier à Cannes.

Attrapant un cintre sur un portant, la créatrice illustre son propos: Si ce pull en tricot noir tombe comme une veste, c'est grâce à la structure cousue à l'intérieur. Et cette robe plissée infroissable, qu'on peut rouler en boule dans une valise et porter du matin jusqu'au soir, "j'ai envie de l'expliquer", dit-elle.

Alors loin du rythme effréné des présentations de prêt-à-porter qui débutent mardi à Paris, cette présentation d'une journée, autour de plusieurs mini-défilés pour que le vêtement soit "incarné", sera "un hymne à la lenteur", se réjouit cette élégante rousse au sourire enfantin.

Les deux créateurs, qui ont évolué chacun de leur côté dans l'univers de la couture pendant une vingtaine d'années, se sont rencontrés sur les bancs d'une école de mode. Leur cliente "type" est une femme affirmée, "séduisante, sensuelle" mais pas outrageusement "sexy", résume Mario Lefranc.

Dix de leurs clientes, toutes des femmes d'affaires, sont récemment entrées au capital de l'entreprise créée il y a six ans. "De l'artisanat, on est passés à une marque, explique Béatrice Ferrant, c'était une question de développement et de survie".

Outre une boutique à Paris, qui devrait déménager pour s'agrandir d'ici l'été, d'autres devraient rapidement ouvrir en Belgique, Londres et New York: "C'est là que nos vêtements se vendent le mieux", font remarquer les deux créateurs.

Marqué par l'esprit couture, sans en pratiquer les prix, le duo propose aussi du sur-mesure aux clientes et assurent que l'ère du glamour, "c'est terminé".

Il faut du "rapide et de l'efficace", disent-ils. Fini les robes de bal à noeud encombrant ou les fourreaux si étroits qu'on peut à peine s'asseoir, bouger, respirer.

Le streetwear est passé par là. "Alors pourquoi n'aurait-on pas le même confort dans une robe du soir? Pourquoi faudrait-il avoir l'air tarte et empruntée dans une robe quand on a passé toute la journée en baskets? Ca n'a pas de sens", plaide Béatrice Ferrant.

Par Gersende RAMBOURG

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