BUENOS AIRES, 23 août 2006 (AFP) - La mode argentine, en plein essor depuis la fin de la crise de 2001-2002, débarque à Paris le 11 septembre aux Galeries Lafayette où sept créateurs vont présenter leurs modèles pendant un mois, a indiqué mercredi le ministre argentin des Affaires étrangères, Jorge Taiana.

La créatrice argentine Veronica De La Canal pose à côte d'une de ses créations, le 23 août 2006 à Buenos Aires, en Argentine - Photo : Juan Mabromata/AFP

Ce "mois de la mode argentine" est la preuve du talent et du renouveau argentin dans la mode mais aussi de manière générale dans le design, a expliqué le ministre devant la presse, en présentant ses sept créateurs.

Ces derniers ont été sélectionnés par le grand magasin parisien, "en toute liberté", selon M. Taiana, parmi 38 designers argentins. Les sept élus ont exprimé lors d'une conférence de presse leur fierté de pouvoir représenter leur pays à Paris, et disposer ainsi de la possibilité d'exposer et de vendre leurs modèles jusqu'au 7 octobre.

La mode argentine, qui a vécu comme le reste de l'économie argentine des années de crise difficile en 2001 et 2002, n'a pas cessé depuis de prendre de l'ampleur, forte de quelques talents dont les plus emblématiques sont Martin Churba ou Jessica Trosman.

L'exportation prend de plus en plus d'importance pour le secteur, dont les exportations ont atteint 62 milliards de dollars en 2004, selon la chambre de commerce argentine du textile, soit trois fois plus que deux ans auparavant. L'une des designers qui fera le voyage de Paris, Laura Driz, exporte déjà en Uruguay et au Chili, mais elle se dit certaine du potentiel de la mode argentine dans d'autres pays, y compris en Europe.

"La mode argentine est très sophistiquée, elle donne beaucoup d'importance à la qualité des tissus et elle en plein développement créatif", a-t-elle expliqué à l'AFP. Ses collections comme celles de beaucoup d'autres créateurs s'inspirent de l'Argentine et surtout de Buenos Aires, ville très cosmopolite, désignée capitale internationale du design par l'Unesco en 2005.

Pablo Ramirez, autre créateur sélectionné qui a fait du noir la couleur dominante de ses créations, estime difficile de parler de "style argentin". Pourtant, reconnaît-il, l'influence de l'immigration européenne mélangée à toutes celles venues du continent latino-américain donne à la mode argentine une certaine personnalité. Il a d'ailleurs présenté sa dernière collection dans les locaux du musée de l'immigration à Buenos Aires, bâtiment qui accueillait les centaines de milliers d'immigrants venus essentiellement d'Europe au siècle dernier.